15 février 2022 - 07:00
Un projet de Jean-Philippe Boulet, du restaurant Le Fougasse
Le Domaine Saint-Georges, un nouveau vignoble touristique à Sorel-Tracy d’ici 2026
Par: Jean-Philippe Morin

Jean-Philippe Boulet pose devant ses terres où il compte planter les premières vignes du Domaine Saint-Georges ce printemps. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Une maquette du futur Domaine Saint-Georges. Photo gracieuseté

Les premiers raisins de Pinot noir et Pinot gris plantés il y a quatre ans et récoltés récemment sont concluants. Photo gracieuseté

Le copropriétaire du restaurant Le Fougasse, Jean-Philippe Boulet, caressait ce rêve depuis longtemps. C’est maintenant concret : son projet de vignoble touristique, le Domaine Saint-Georges, naîtra sur la terre familiale des Boulet, au 14765 chemin Saint-Roch, à Sorel-Tracy.

Le changement de zonage a officiellement été accepté par la Ville de Sorel-Tracy, le 7 février. Pour ce projet d’envergure, M. Boulet, qui en est l’actionnaire principal, s’est associé avec son père Marcel, sa sœur Laurie ainsi que Richard Bastien, Marie-Ève Cotnoir et Bernard Lavallée.

« C’est le projet d’une vie, lance Jean-Philippe Boulet, visiblement excité d’entamer cette nouvelle aventure. Ça fait longtemps que le vin, c’est ma passion. Je dois avoir visité une trentaine de vignobles en Italie, en France, en Californie, en Ontario et au Québec. Je voulais m’inspirer pour pouvoir faire le meilleur vin possible et je crois que je suis prêt. »

Le Domaine Saint-Georges, nommé ainsi en hommage à son grand-père à qui appartiennent les terres, sera le seul vignoble commercial dans la MRC de Pierre-De Saurel. Le plan d’affaires est terminé, alors que le budget est en train de se boucler. Le projet est estimé entre 1 M$ et 1,5 M$.

Un lieu parfait

Pour voir si un tel projet était réalisable, l’homme de 37 ans a planté, sur ses terres, une trentaine de vignes de Pinot noir et Pinot gris il y a quatre ans. Trois ans plus tard, une douzaine d’entre elles avaient passé le test et survécu sans même avoir été couvertes pendant l’hiver.

« On a un agronome et un viticulteur, experts dans leur domaine, qui étaient impressionnés par le potentiel viticole énorme sur nos terres. On a fait des tests de sol, des études… Nos données récoltées depuis trois ans sont plus qu’encourageantes et c’est pourquoi on va de l’avant », explique l’entrepreneur.

Dès ce printemps, la phase 1 s’amorce avec la plantation de 5500 vignes sur un terrain d’environ 1,5 hectare. Seulement pour cette phase, on compte produire entre 8000 et 8500 bouteilles de vin, soit environ 1,5 bouteille par plant.

La phase 2 du projet, en 2023, consiste en la plantation de 3500 à 4000 vignes supplémentaires sur la terre d’un hectare du voisin. Si tout se passe bien, une phase 3 est même prévue en 2024 avec la plantation de 20 000 vignes supplémentaires sur le terrain de plus de trois hectares d’un autre voisin, mais une entente doit survenir entretemps.

« Le potentiel de croissance est immense. Nos résultats préliminaires sur nos Pinot nous donnent un taux de sucre de 25 Brix, ce qui est énorme et même comparable aux vins de la Nouvelle-Zélande », indique M. Boulet.

L’entrepreneur compte avoir 12 cépages de toutes sortes au départ (vins rouges, blancs, rosés, orange et des bulles). On retrouvera des cépages nobles de type Vitis Vinifera (Charbonnay, Riesling, Grüner Veltliner, Chenin Blanc, Pinot Noir et Cabernet Franc) et des cépages rustiques du Québec (Seyval, Vidal, Acadie, Saint-Pépin, Baco Noir et Maréchal Foch). « C’est beaucoup, mais on veut voir leur évolution, puis ajuster le tir ensuite. Peut-être qu’un cépage ne fonctionnera pas, mais qu’un autre va être bon. On va essayer différentes choses », justifie-t-il.

Un lieu touristique

Comme il s’écoule trois ans entre la plantation d’une vigne et la récolte du raisin, Jean-Philippe Boulet prévoit ouvrir son complexe touristique en 2026. Un restaurant saisonnier, ouvert de juin à septembre, sera implanté à l’endroit où se situe présentement le chalet familial. On y vendra les produits du Domaine Saint-Georges, mais aussi quelques produits du terroir. Des stations de dégustation se retrouveront à différents endroits sur le site.

« On veut qu’il soit ouvert de jour (de 11 h à 17 h) puisque tout se déroulera à l’extérieur. On parle d’un restaurant, mais c’est en fait une terrasse d’une cinquantaine de places, où les gens pourront par exemple déguster du fromage en buvant notre vin. On veut que les gens viennent ici le jour et se rendent au centre-ville le soir », explique M. Boulet.

Le site hébergera 14 ruches pour favoriser la production de miel et le développement durable de la région. L’équipe prévoit planter de la lavande et peut-être des pommiers, pour une future production de cidre.

« Un jour, on veut vendre nos produits dans les restaurants et même exporter notre vin dans d’autres pays. Le vin québécois a souvent eu mauvaise presse, mais c’est en train de changer. On veut contribuer à lui redonner ses lettres de noblesse en fabriquant le meilleur produit possible », mentionne Jean-Philippe Boulet.

Ceux qui sont inquiets de l’avenir du restaurant Le Fougasse, rassurez-vous. « On va le garder! Il y a moyen de concilier les deux et surtout, c’est complémentaire », conclut-il.

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