Le début de la construction du projet de Marika Péloquin-Lavallée et son conjoint est repoussé et l’entreprise leur dit qu’ils seront avertis avant que les travaux commencent. Au retour d’un voyage en mars 2020, ils constatent que le solage est déjà fait sans avoir reçu d’avis, qu’il est trop haut et ne respecte pas les plans.
En rencontrant des fournisseurs, le couple constate que les coûts demandés par l’entrepreneur pour des items sont trop élevés. Aussi, il découvre l’existence d’une seconde servitude pour le terrain et que le congé de taxe promis n’est pas possible.
Avec l’aval de son institution financière, le couple arrête les déboursés. Il souhaite terminer lui-même les travaux, ce que l’entreprise refuse, menaçant de vendre la maison à d’autres.
Mme Péloquin-Lavallée et son conjoint ont entrepris des démarches avec des avocats et fait une plainte à Garantie de construction résidentielle (GCR). L’organisme administre le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs au Québec. Ce dernier a finalement remboursé l’acompte de 16 104 $ au couple, qui n’a jamais eu à habiter la maison. Mme Péloquin-Lavallée mentionne que deux propriétaires sont passés dans la résidence qui n’est toujours pas terminée et ont eu des infiltrations d’eau.
« Si on avait continué avec lui, avec les extras, on se serait retrouvés avec une maison beaucoup trop chère pour ce qu’elle vaut, ça n’avait comme pas de sens », note Mme Péloquin-Lavallée.
Prendre en charge les travaux
Un autre couple, qui a préféré garder l’anonymat, est engagé dans un processus judiciaire contre l’entreprise concernant ses frais de relocalisation après avoir dû louer deux Airbnb et loger pendant quatre mois chez les parents de l’homme avec leurs enfants et leurs animaux.
Comme le chantier n’avançait pas, le couple a contacté les fournisseurs pour apprendre que ceux-ci ne voulaient pas réaliser les travaux puisqu’ils n’avaient toujours pas été payés par l’entrepreneur pour d’autres travaux.
Avec leur institution financière, le couple a réussi à faire retravailler le contrat avec la notaire pour que les déboursés se rendent aux fournisseurs au lieu de l’entrepreneur.
Alors que la livraison était prévue en août 2020, la famille a emménagé en mai 2021 et la maison n’était pas encore terminée. Leur dossier a été repris par GCR. Malgré tout, la finition s’est échelonnée pendant des mois.
Tout au long du processus avec l’entrepreneur, le couple affirme avoir vécu de longues périodes sans réponses et des menaces de vendre la maison à d’autres.
« Chaque fois qu’on les rencontrait, ils disaient qu’ils ne comprenaient pas, qu’on était les seuls avec qui ils avaient des problèmes. Quand on a parlé avec des gens sur la rue, on s’est rendu compte que tout le monde a eu des problèmes et s’est engueulé avec eux », soutient l’homme.
« On n’a jamais pensé que ça allait être un cauchemar, ajoute la femme. […] C’est rendu que quand tu vois ta maison, tu as un petit peu d’amertume. »
Sur le site Internet de GCR, il est indiqué que l’accréditation de J.A.C. Construction inc./Les maisons Lagacé est inactive et qu’au cours des deux dernières années, 15 non-conformités ont été repérées, soit 2 à risque faible, 8 à risque moyen et 5 à risque élevé. Au total, il y a 18 dossiers de réclamations reconnues.
Parmi les projets de J.A.C. Construction inc./Les maisons Lagacé listés sur le site de GCR, plusieurs font l’objet de réclamation, entre autres au niveau de malfaçons apparentes ou non apparentes, de parachèvement de travaux et d’acomptes.
Rejoints par courriel, Chantal et Alain Lagacé, qui sont derrière l’entreprise, n’ont pas souhaité commenter, considérant que des poursuites vont bientôt être déposées dans ce dossier.