S’il a été destitué, c’est qu’il a commis une faute grave, qui devait être sanctionnée de façon déterminante. C’est ce qui a conduit la Cour supérieure le 8 juin à mettre fin à son mandat de maire. Un précédent significatif. Une décision lourde de sens. Un message clair.
Elle en dit long sur le personnage quand même, cette lettre de l’ex-maire, publiée dans La Presse de samedi dernier. Un long texte d’autocongratulations où il prend le crédit d’un grand nombre d’actions sans même consacrer une seule ligne à des remerciements pour toutes celles et tous ceux qui l’ont accompagné dans les huit ans et un peu plus de son mandat à la mairie de Sorel-Tracy. Comme s’il avait été seul à tout faire. Comme si tout dépendait de lui.
Probablement inquiet du souvenir qu’il laissera, avec raison, car il est quand même le seul maire à avoir jamais été destitué à Sorel-Tracy, il dresse pour lui-même un bilan positif de son passage à la mairie de la ville. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.
On aurait pu croire que Serge Péloquin, qui dit aimer sa ville, tente d’aider les gens à accepter la situation en reconnaissant formellement ses erreurs et en s’excusant. Il n’en a pas été capable. Il préfère laisser sous-entendre qu’il est une victime de circonstances malheureuses. Navrant.
Maintenant, il faut passer à autre chose rapidement. Une situation de crise comme celle que traverse la Ville de Sorel-Tracy et la région depuis la fin avril crée inévitablement un malaise dans la population, un malaise qui se transforme vite en fatigue qui met à mal la confiance envers les institutions municipales. La population veut passer à autre chose, clairement. C’est normal, c’est même sain. Elle a besoin de retrouver confiance. Souhaitons que l’été serve à oublier tout cela.
Les membres du Conseil de Ville ont maintenant la responsabilité collective de redresser la situation. Ils devront appuyer Martin Lajeunesse, qui assure l’intérim à la mairie jusqu’aux élections qui se tiendront dans les prochains mois et démontrer qu’ils méritent, ensemble, cette confiance que tente de miner Serge Péloquin sans aucune gêne dans sa lettre de samedi dernier. On ne saurait trop insister sur l’importance qu’auront les prochains mois pour oublier cette crise et terminer dans la confiance le mandat municipal qui se poursuivra jusqu’en novembre 2025. Notre région a besoin d’une ville-centre qui sache assumer un leadership positif et mobilisateur.
C’est le grand défi auquel nous sommes tous confrontés actuellement : retourner aux dossiers importants pour la ville, la région et la population et laisser de côté le vaudeville dans lequel nous ont entraînés les inconvenances de Serge Péloquin. C’est le moment pour que la région se refasse une réputation à la hauteur du dynamisme et de la qualité de ses acteurs sociaux et économiques. C’est ce que le Québec doit savoir de nous et pas autre chose.
Maintenant, que Sorel-Tracy s’élise rapidement un nouveau maire ou une nouvelle mairesse et que les choses reprennent leur cours normal.