Éric Martel, instructeur de voile, a fondé son école Voilévolution à Berthierville, en 2019. En 2020, Junior Boucher s’est joint à lui du côté de Sorel-Tracy pour étendre l’offre. Mais, la pandémie ayant chamboulé les plans, cet été marque la deuxième saison d’activité de ce côté.
L’école est accréditée Voile Canada et Voile Québec. Elle offre des cours de niveau élémentaire permettant de pratiquer la voile de jour. La principale raison d’être de l’école est la série de cours pour devenir chef de bord. Se déroulant sur six jours, elle permet aux élèves d’apprendre les manœuvres et de devenir responsable de la sécurité de l’équipage et de l’embarcation. Les instructeurs donnent également le cours d’équipier sur quatre jours.
Une formule initiation découverte d’une journée et des séances de perfectionnement pour ceux ayant déjà de l’expérience ou qui sont dans un parcours de chef de bord ou d’équipier sont disponibles.
À partir de l’an prochain, les partenaires prévoient offrir des cours de niveau intermédiaire, qui permettront de former les gens qui désirent faire un voyage de plus qu’une journée avec leur voilier. Ils aborderont, entre autres, la vie à bord, la gestion des ressources et le calcul des routes en prenant en considération des données, comme le courant et les marées.
Éventuellement, ils souhaitent fournir une offre de cours théoriques pouvant être pratiques à tous les adeptes de navigation, comme le cours pour obtenir la carte d’opérateur radio qui ne se donne pas dans la région. L’école compte aussi un instructeur collaborateur à Valleyfield.
Alors que Junior Boucher, qui a grandi notamment à Notre-Dame-de-Pierreville et qui demeure maintenant à Saint-Ours, a été initié à la navigation très jeune, Éric Martel, originaire de Québec, s’y est intéressé plus à l’âge adulte. Pourtant, les deux se sont procurés un premier voilier presque en même temps, en 2009 et 2010. Depuis, leur passion ne fait que grandir.
« C’est assez satisfaisant quand tu as la maîtrise totale de ton bateau et que tu peux lui faire faire ce que tu veux juste avec le vent. Même pour nous c’est encore grisant », lance Junior Boucher.
Leurs cours sont axés sur la sécurité, mais aussi beaucoup sur le plaisir de pratiquer l’activité.
« On est à la fois exigeants et très conviviaux. Ça s’appelle de la navigation de plaisance, c’est de la plaisance », lance en riant M. Boucher.
Faire découvrir la région de navigation
Depuis la terre, Berthierville et Sorel-Tracy représentent deux endroits distincts. Mais, du point de vue maritime, il s’agit du même plan d’eau et de la même région de navigation.
« Ce qui me surprend, c’est que c’est une région très méconnue. On a à travailler la notoriété de l’école, elle s’en vient bien, mais on a un double challenge parce qu’il faut aussi travailler la notoriété de la région pour faire de la voile », explique Éric Martel.
Junior Boucher remarque que souvent, les gens pensent à des endroits comme Québec, le Lac Champlain et le Lac Saint-François pour cette activité. Pourtant, les deux instructeurs croient que le fleuve ici est l’endroit parfait pour apprendre puisqu’il comporte juste le bon niveau de difficulté avec des aspects comme le courant, le trafic commercial et le traversier à prendre en compte.
« La population est vieillissante. Les gens vendent leur bateau, mais si tu vends, il faut qu’il y ait des acheteurs. Si tu veux avoir des acheteurs, il faut que les gens connaissent la région de navigation, de un, et de deux, il faut qu’il y ait des écoles qui les supportent dans leur formation pour opérer le voilier. À Berthierville également il y a plein d’étudiants qui ont acheté des bateaux, des jeunes », indique M. Martel.
Les deux navigateurs constatent déjà l’engouement pour les cours et affirment que ceux qui apprennent la voile dans la région tombent en amour et souhaitent, pour la plupart, ancrer leur voilier ici.