En 2012, alors âgé de 56 ans, Serge Provost était un homme en pleine santé qui travaillait comme monteur-mécanicien vitrier. Père de cinq enfants, le résident de Saint-Roch-de-Richelieu profitait de la vie avec sa conjointe Lise Douville.
Le 12 janvier 2012, sa vie a pris une tournure inattendue. Alors qu’il s’affairait à prendre des mesures depuis une nacelle au chantier du CHUM de Montréal, un bloc de glace l’a percuté à la tête. Le morceau de près de 30 centimètres carrés de hauteur et d’une épaisseur de 15 centimètres s’était libéré d’une toile qui s’était démantelée au quinzième étage avant de le frapper de plein fouet au quatrième étage. Le bloc de glace a atteint une vitesse de 108 km/h. Son casque de protection ne pouvait pas le protéger adéquatement de la force de l’impact.
Serge Provost est demeuré dans le coma pendant plusieurs jours, branché sur un appareil qui le maintenait en vie. Il souffrait d’un trauma cranio-cérébral sévère. Les médecins n’étaient pas optimistes quant à ses chances de survie. Alors qu’ils réfléchissaient sérieusement à le débrancher, M. Provost s’est réveillé in extremis.
Bien que les spécialistes lui prédisaient un avenir peu radieux dans un établissement de soins de longue durée prisonnier de son corps, il a réappris à marcher, à écrire et à vivre.
Écrire pour se rappeler
Le livre de Serge Provost est le résultat d’un long cheminement. Au départ, le sexagénaire écrivait des aspects de sa vie personnelle pour suivre son évolution. « Je n’avais plus de mémoire, confie-t-il. J’écrivais donc ce que je vivais pour constater mes progrès. »
Avec la volonté de retrouver sa vie d’avant, M. Provost s’est retroussé les manches et a mis les bouchées doubles durant deux ans pour s’assurer une bonne réadaptation. Ainsi, durant ce processus, sa conjointe et lui étaient à la recherche d’un livre relatant une histoire comme la sienne afin de les inspirer. Ne trouvant jamais ce qu’ils cherchaient, M. Provost a décidé d’écrire son histoire pour aider des gens qui chercheront des réponses comme lui.
« Mon but est d’aider tout traumatisé crânien qui est à la recherche de soutien dans sa démarche de rétablissement », explique Serge Provost, qui a mis environ 10 mois à écrire son livre.
Durant ses différents épisodes d’écriture, il a connu quelques périodes de remise en question. « C’était un sentiment d’imposteur parce que je ne suis pas écrivain et j’ai eu des doutes sur mes raisons. […] Quand j’ai eu fini, j’étais content d’avoir traversé cette expérience de vie. Lire mes notes pour écrire le livre m’a fait sortir de mon traumatisme », confie M. Provost avec fierté.
Serge Provost remercie sa femme qui agit à titre de proche aidante depuis l’accident. Cet aspect est d’ailleurs abordé dans le livre.
Le lancement du livre intitulé Mémoires d’un traumatisé cranio-cérébral sévère aura lieu le 17 septembre à l’établissement de la FTQ du local 135 des monteurs-mécaniciens vitriers. Le couple exprime d’ailleurs sa reconnaissance au représentant syndical qui est encore présent dans leur vie 10 ans plus tard. Le livre est déjà disponible à la librairie Marcel Wilkie. Il est aussi possible de passer une commande sur la page Facebook Mémoires d’un traumatisé cranio-cérébral sévère.