8 novembre 2022 - 07:00
Le débat sur le centre-ville
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives. Photo Simon Ménard

La réaction des commerçants du centre-ville devant les plans pour la réfection des rues Augusta et Prince prouve qu’on ne peut pas revitaliser le Vieux-Sorel un morceau à la fois. C’est un plan d’ensemble qu’il faut présenter aux commerçants, aux résidents et à tous ceux qui le fréquentent, pour qu’ils s’expriment, participent aux décisions et y adhèrent.

Une ville qui se respecte a besoin d’un centre-ville vivant et dynamique, emblématique. C’est généralement le centre-ville qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à une ville que vous aimez.

L’avantage d’un centre-ville, c’est de pouvoir le marcher. C’est le pari que fait la Ville de Sorel-Tracy pour les rues Augusta et Prince. Malheureusement, elle ne présente pas d’autres éléments qui permettraient de comprendre la vision d’ensemble. C’est ce qui crée de l’inquiétude plutôt que de l’enthousiasme.

Les meilleurs clients du centre-ville, ce ne sont pas les personnes qui se rendent à un seul commerce avec leur voiture puis qui repartent. Ce sont ceux qui, en déambulant, feront plusieurs arrêts dans des commerces différents. Ce sont ceux qui, parce qu’il est animé, auront plaisir à y magasiner, à y manger ou à y prendre un verre. Le centre-ville, et c’est ce que doit absolument devenir le Vieux-Sorel s’il veut survivre, est un milieu de vie bien sûr pour les résidents, mais aussi pour nous tous qui le partageons avec eux.

Le transport collectif s’est amélioré dans la région, mais le principal moyen de se véhiculer, c’est la voiture. Pour marcher au centre-ville, il faut s’y rendre. Les responsables à la Ville expliqueront-ils leur vision de la gestion des stationnements? Les commerçants expriment leurs inquiétudes, il faut des réponses. Ils ne sont pas les clients de la Ville, ils sont ses partenaires.

Les centres-villes du Québec sont confrontés aux défis de la désuétude. On y retrouve malheureusement trop souvent des logements désuets, dans lesquels les propriétaires investissent peu et qui perdent année après année leurs attraits. Les centres-villes québécois sont souvent tristes, parce que négligés, comme l’ont été aussi les infrastructures qu’il faut maintenant refaire malgré les inconvénients que cela crée, entre autres pour les commerçants.

Sorel-Tracy ne fait pas exception. Pourtant, le Vieux-Sorel a l’avantage d’être le centre-ville d’une ville-centre. Il est le cœur de la région et on devrait voir son avenir dans ce cadre-là pour que l’ensemble de la population s’y intéresse et contribue à son activité commerciale et culturelle.

On ne part pas à zéro. Du dynamisme dans notre centre-ville, il y en a!

Les villes du Québec, pour se moderniser et relever les défis environnementaux revoient leurs façons de planifier le développement résidentiel. Elles cherchent à éviter de perpétuer des modèles dépassés qui empêchent de trouver un équilibre entre développement et protection des milieux naturels. La place des centres-villes, dans ces réflexions visant la densification, est important.

Il faut maintenant un plan global de revitalisation et des investissements significatifs pour confirmer ainsi la priorité qu’on accorde au Vieux-Sorel dans la vision de l’avenir de la ville.

La campagne électorale à la mairie donne une occasion de comparer les visions des candidats pour l’avenir du centre-ville. Ça nous aidera à voir qui comprend vraiment les enjeux complexes d’une ville moderne.

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