Les architectes responsables du projet de réhabilitation et d’agrandissement de la Bibliothèque Maisonneuve à Montréal ont confirmé qu’il n’existe nulle part ailleurs au Québec de planchers de mosaïque. La travailleuse autonome Geneviève Gamache a été sollicitée pour prendre part à la restauration de l’ancien plancher, découvert sous le prélart de la Bibliothèque Maisonneuve à Montréal. Mme Gamache s’est jointe en mai 2022 à l’équipe de Lester Toupin, un conservateur qui chapeaute le projet de restauration du plancher, et de Martine Bonin, une vitrailliste. Le mandat de Geneviève Gamache devrait se terminer en décembre 2022.
Le plancher de mosaïque, découvert dans ce bâtiment datant de 1912, ne pouvait pas être récupéré dans son entièreté en raison de parties manquantes ou brisées. « La restauration qu’on a, ça ne revient pas à un travail de carreleur comme il pourrait y avoir dans un autre chantier de construction. C’est vraiment une restauration à l’état original avec des tesselles [des petits morceaux de mosaïque] qui existent sur le bâtiment. En ce moment, c’est juste qu’on relocalise les pièces de mosaïque pour en réparer une partie », soutient Geneviève Gamache.
La restauration concerne une partie du plancher dans le hall d’entrée principal de la bibliothèque. « C’est énorme, on parle environ [d’un plancher de mosaïque de] 24 pieds sur 30 pieds. Donc, si tu imagines que chaque pièce qu’on pose a un centimètre carré, on a calculé que dans un pied carré, c’est environ 400 morceaux. Chaque morceau doit être enlevé, nettoyé pour retirer le béton et pour préparer le sol, et ensuite placé », lance-t-elle.
Le projet se veut une valorisation du patrimoine. Il s’inscrit dans l’idée « de poursuivre ce qui est déjà en place. C’est juste de le remettre dans un état neuf, mais en gardant à l’esprit que c’est ancien. Donc tout n’est pas parfait, tout n’est pas réparé. [Il faut] rester le plus près possible de son état original. […] On ne peut pas inventer un motif ou changer les couleurs de place. On vient vraiment répéter ce qui était là », précise Mme Gamache.
Un travail de longue haleine
« Ça fait des années que je me prépare à l’avenue [possible] d’un projet comme cela! », affirme Geneviève Gamache.
En effet, la travailleuse autonome a dû suivre plusieurs formations pour avoir la chance de participer à un tel projet. Elle a suivi entre autres des formations sur la restauration, sur le patrimoine bâti, sur la législation de ses droits d’artiste et sur les normes des chantiers de construction.
« C’est certainement une fierté! […] C’est une des choses pour laquelle je me bats avec les métiers d’art de revaloriser ce qui est déjà en place, de maintenir notre culture en place. C’est toute la préservation du patrimoine bâti qui me tient vraiment à cœur. […] D’avoir la chance de travailler sur un bâtiment d’une centaine d’années comme ça, c’est vraiment un privilège! », avoue-t-elle.
Les autres activités de l’artiste
Mme Gamache souligne qu’elle est présente dans les écoles de la région et partout au Québec avec des activités de mosaïque. Elle fait partie du répertoire des artistes du programme « La culture à l’école », qui forme les élèves sur le plan culturel par le biais d’ateliers. Un de ses buts est d’éveiller les jeunes aux métiers d’art.
Elle travaille principalement à la fabrication sur mesure pour des particuliers, ainsi qu’à la réparation et à la restauration de vitraux existants.
