Dégustation faite, ses fraises en serres sont délicieuses. « Ça goûte l’été! », s’exclame Magalie. Elle poursuit : « J’ai déjà une liste d’attente, simplement par le bouche-à-oreille. Je reçois des messages et la demande est là. Dans la période de Noël, mon kiosque en bordure du chemin va être ouvert et je vais avoir assez de fraises pour répondre à la demande. Je devrais être présente au Marché de Noël au centre-ville le 17 décembre pour le grand public ».
À moyen terme, elle vise une production de 125 paniers d’un litre (une livre) par semaine.
Une serre à la fine pointe de la technologie
Éclairage DEL simulant l’éclairage naturel, système d’alimentation en eau automatisé, chauffage par thermopompe industrielle, canon diffuseur de CO2 pour la photosynthèse; l’installation est impressionnante et d’une propreté impeccable.
Un élément essentiel, c’est la présence d’une ruche à bourdons, ces abeilles poilues indispensables à la pollinisation dont le contrôle est fait de manière humaine par la gestionnaire des lieux. Elle explique : « Si je vois qu’ils font de la surpollinisation, ça abîme les fleurs et les fraises vont être moins belles; alors, je les fais entrer dans la ruche et je les enferme ».
Encore plus impressionnant, c’est la passion de cette jeune entrepreneure qui cumule toutes les fonctions étant propriétaire et seule employée. Son entreprise, Les Serres de la Vallière, est un projet qui a mûri pendant ses études en gestion à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) à Saint-Hyacinthe, études jumelées à une expérience terrain de travail de culture en serre, sans compter qu’elle est issue d’une famille d’agriculteurs reconnue.
Elle a reçu l’aide du MAPAQ, de la Financière agricole et de Desjardins. « Le plus important pour moi, c’est l’aide que j’ai eue de mes parents, mon père Paul et ma mère Marylène Beauchemin. J’ai 22 ans et obtenir un prêt pour un projet de cette ampleur, ce n’était pas évident. En février dernier, j’ai douté, mais j’ai eu l’aide de mon entourage. Comme disait mon père : tant qu’à bâtir, on va le faire correct », de confier Magalie.
« L’agriculture, c’est rassembleur. Ma grand-mère, Claire Bibeau, est venue m’aider vendredi dernier à cueillir des fraises », de dire Magalie. Les fraises étant sur des systèmes de gouttières, la cueillette, trois fois semaine, se fait debout, sans trop d’effort ni d’accessoire complexe.
Magalie Rajotte a déjà des idées en tête pour maximiser le rendement de la serre. Détermination, ardeur au travail, cette jeune entrepreneure suscite l’admiration. Des fraises fraîches en hiver, cultivées localement, distribuées en circuit court, de quoi satisfaire les plus difficiles. Un produit de niche, certes, à déguster une fraise à la fois.