Jetons un dernier coup d’œil dans le rétroviseur pour voir les animaux qui ont fait les manchettes récemment.
Catégorie insolite : responsable de l’application de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a été incapable de régler le problème d’un troupeau de 24 vaches en cavale depuis juillet 2022 à Saint-Sévère.
On peut lire sur leur site web : « Au Québec, le MAPAQ intervient lorsque la santé ou le bien-être des animaux sont menacés ». Or, le sens du mot intervenir suggère une action, de poser un geste pour modifier une situation. Dans le cas des vaches en cavale, on apprenait en décembre qu’après une rencontre de tous les intervenants, l’Union des producteurs agricoles (UPA) avait pris le leadership du dossier.
Dans la réalité, pour ne pas dire sur le plancher des vaches (trop facile), les différentes entités gouvernementales sont parfois démunies. Le prétexte « c’est pas mon département » est souvent évoqué pour refiler le problème ailleurs et ne pas intervenir rapidement, sur-le-champ.
Grâce à cette saga, les citadins découvraient les différentes catégories d’animaux : domestiques, sauvages et d’élevage. Chaque genre relève d’un ministère spécifique sauf les rats et les souris, les seules bestioles non protégées par l’État.
Localement, les responsables du service animalier et le propriétaire d’un local aménagé pour héberger les animaux de compagnie étaient comme chien et chat. Les animaux domestiques, c’est quel département?
Autre exemple : un comité réunissant de nombreux adultes en position d’autorité est impuissant pour contenir la fougue juvénile d’un groupe d’ados lâchés lousse sur l’heure du midi aux alentours de l’École secondaire Bernard-Gariépy. Les ados, quel département?
Et ce n’est pas fini. À Montréal, cinq dindons sauvages empêchent les enfants d’une garderie d’avoir accès à leur cour récemment aménagée. Les déjections des volatiles rendent le milieu insalubre. Cela dure depuis septembre. Dans ce cas-ci, c’est le ministère de la Faune qui est embourbé dans sa bureaucratie.
Allô la Terre; quatre mois pour se débarrasser de cinq dindons!
L’humain modèle 2022 fait presque pitié. D’un point de vue purement biologique, l’humain est un animal… domestique, dégriffé, démuni face à cinq dindons.
D’après certains, le dindon sauvage a un comportement dominateur et s’estime supérieur à l’humain dans sa psyché de gallinacé. Selon la publication Pour une coexistence harmonieuse avec le dindon sauvage : « Le dindon sauvage n’hésite pas à pourchasser les humains et leur donner des coups de bec. Il peut même parfois s’en prendre aux voitures ».
Après les gangs de rues, les dindons font régner la terreur. Dire qu’à Montréal, les dindons sont mieux protégés que les humains et n’ont rien à craindre d’être pris pour cible.
Citoyens de la métropole, vous en avez marre des dindons, déménagez à Sorel-Tracy, safe space dindon free.
Terminons sur une note positive. Selon le journaliste à l’origine de la saga des taures, l’UPA amadoue les fugitives grâce à un système de mangeoire mobile et d’enclos. Au moment d’écrire ces lignes, la faim et le froid ont convaincu sept d’entre elles de revenir au bercail.
Bonjour les parents! La faim et le froid; c’est un ado stallé devant la porte ouverte du frigo.
Vaches, dindons et ados, dans la même phrase, des rebelles en quête de liberté. Bonne année! Bienvenue en 2023.