31 janvier 2023 - 08:00
Déplorable
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Quel gâchis que cet imbroglio entourant le Service animalier Pierre-De Saurel et les tergiversations administratives de son conseil d’administration (CA)!

Difficile de comprendre ses décisions : le départ inexpliqué de sa fondatrice et d’administrateurs ou celle plus récente de la relocalisation du service.

À ce propos, rappelons que l’organisme avait déjà conclu une entente verbale avec l’homme d’affaires Jean Cournoyer pour ériger un bâtiment où héberger bureaux administratifs et animaux de compagnie – errants ou abandonnés – le temps de leur trouver un nouvelle famille. Sorel-Tracy lui verse annuellement 170 000 $ pour y arriver, alors que Saint-Joseph-de-Sorel, Sainte-Anne-de-Sorel et Saint-Roch-de-Richelieu lui versent également un montant.

Ainsi Québec a confié cette responsabilité aux municipalités. Le MAPAQ en dicte les normes d’opération dont la localisation. Le service sorelois n’y répondant plus, il fallait le loger ailleurs.

L’offre de M. Cournoyer semblait arranger ce CA. Mais une fois la construction presque terminée, le CA est revenu sur sa décision, et ce, même si le prix de 11 $ du pied carré demandé pour les deux premières années semble courant ici, lu dans les annonces offrant des locaux commerciaux en location.

Il refuse donc de signer un bail avec M. Cournoyer et loue plutôt un autre local au centre-ville, pratiquement au même prix. Mais il ne peut héberger des animaux, le règlement de zonage l’interdisant! Il lui fallait donc ajouter un autre local. Donc payer un loyer additionnel. Drôle de calcul!

Ce faisant, le CA transgresse les exigences des municipalités à son égard de même que les procédures définies par le MAPAQ en cas de relocalisation. Une bien mauvaise idée qui traduit une insouciance impardonnable à l’égard de ses bailleurs de fonds, fournisseurs essentiels et employés aussi qu’il tient à l’écart de ses décisions.

Comble de malheur, ce local qui a déjà abrité l’Aquarelle a été déclaré insalubre par la CNESST. Personne ne peut y travailler!

Comment l’organisme a-t-il pu manquer à ses engagements face à tous ces gens? Quelles conséquences entraineront sa parole manquée? Met-elle en péril la confiance de son client et l’avenir du service? Ne devrait-on pas procéder à l’élection de nouveaux administrateurs plus cohérents?

Pour le moment, le CA peut se compter chanceux. Magnanimes et probablement pressées d’assurer la continuité du service, les municipalités ont choisi de se donner le temps de rebâtir la confiance envers l’organisme qui peut compter sur des employés dédiés et des bénévoles engagés. Mais elles devront désormais s’assurer de suivre de plus près les discussions et décisions des CA à qui elles délèguent des responsabilités. Mieux préciser leurs exigences et attentes et les moyens qu’elles contribueront pour les atteindre.

Elles devront surtout être plus présentes comme observatrices au sein des CA. Exiger qu’ils rendent des comptes périodiquement. Cela vaut d’ailleurs pour tous les OSBL à qui les municipalités confient la dispense de services dont elles ont la responsabilité et pour lesquels elles contribuent une part importante de leur budget annuel. C’est le prix à payer. La seule façon de mieux rendre des services adéquats et atteindre des résultats satisfaisants.

Enfin, il semble essentiel que la Corporation de développement communautaire s’assure que les bénévoles qui désirent devenir administrateurs d’un OSBL sachent exactement en quoi consistent leur tâche et responsabiltés pour bien jouer leur rôle et ainsi bien connaître ce à quoi ils s’engagent.

C’est ce qu’on peut notamment tirer des erreurs déplorables et flagrantes de ce dossier!

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