Heureusement, les quatre municipalités qui confient à cet organisme le contrat de la gestion animalière travaillent d’arrache-pied pour résoudre la crise, pour accompagner l’organisme afin qu’il assure rapidement les services dont elles ont ultimement la responsabilité dans les meilleures conditions possibles. L’appui de Jean Cournoyer dans le dossier pourrait aussi faire la différence.
À l’automne dernier, en pleine campagne électorale à la mairie de Sorel-Tracy, et sans qu’on ne comprenne trop pourquoi ça éclate à ce moment-là, on apprend que le conseil d’administration du Service animalier décide de ne pas honorer l’entente prise avec le promoteur Jean Cournoyer, alors candidat à la mairie. Ce dernier avait accepté de construire un édifice adapté aux besoins du Service animalier qui répondait aux exigences du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Deux ans auparavant, ce ministère avait fait savoir que les locaux dans lesquels était installé le Service animalier, sur Marie-Victorin secteur Tracy, ne respectaient pas ses normes.
Les municipalités devaient connaître la situation parce que Sorel-Tracy permettait temporairement à Service animalier de s’installer en plein centre-ville, angle Prince et George dans un édifice pourtant situé dans une zone qui ne permet pas l’accueil d’animaux.
Si une bonne partie des responsabilités confiées à l’organisme par les quatre municipalités consiste à offrir un service de contrôle animalier (vente et supervision des médailles, gestion des plaintes ou des chiens dangereux, par exemple), il doit aussi s’occuper de la cueillette et de l’accueil des animaux errants. Ce dernier mandat exige de lui que les animaux soient accueillis dans des espaces appropriés, répondant aux normes du MAPAQ.
Les activités et responsabilités de Service animalier Pierre-De Saurel sont balisées par le contrat confié par les municipalités (Sorel-Tracy, Sainte-Anne-de-Sorel, Saint-Joseph-de-Sorel et Saint-Roch-de-Richelieu). Cet aspect de la situation est très important et semble avoir parfois échapper aux membres du conseil d’administration. Le Service animalier ne livre pas un service commercial ou communautaire, mais l’offre parce qu’un contrat lui a été octroyé par les municipalités pour répondre à des responsabilités municipales.
Une clause du contrat impose à l’organisme d’informer les municipalités d’un changement de localisation de ses bureaux et services comme l’accueil d’animaux. Est-ce que cela a été fait? Le déménagement dans l’édifice de l’ancien restaurant L’Aquarelle, il y a quelques semaines, a pris tout le monde par surprise. Ça ne s’est pas terminé là! La CNESST déclarait cette semaine que l’endroit ne pouvait accueillir du personnel et les employés ont été appelés à travailler de la maison depuis!
Qui a pris ces décisions qui pourraient avoir des incidences financières? On laisse entendre que les employés et les membres du conseil d’administration n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. C’est ici que se pose l’enjeu de la gouvernance. L’organisme est dirigé par une directrice générale. Le conseil d’administration a pour responsabilité de superviser, de définir les orientations, de valider les budgets et de conseiller la direction. Ni lui, ni aucun de ses membres ne peut prendre d’initiatives isolées dans les opérations de l’organisme. C’est une profonde incompréhension du rôle d’un conseil d’administration. Cette situation exige un redressement rapide et un soutien des municipalités.