Aujourd’hui âgé de 56 ans, Normand Dufresne a cohabité avec le cancer durant la majorité de sa vie. Le premier diagnostic est tombé à l’âge de 12 ans : le cancer des ganglions (lymphomes Hodgkiniens). En tout, sept cancers se sont succédés dans le corps de Normand, dont le cancer de la rate, la leucémie et le cancer du pancréas. Chaque fois, c’est le même pronostic : six mois à vivre. Malheureusement, le dernier en liste, le cancer du pancréas, a fait son chemin jusqu’au foie. « Quand ça s’en va à cette place-là , ce n’est pas opérable », dévoile-t-il, en ajoutant un sourire espiègle aux lèvres que la propagation au foie ne peut se produire qu’une seule fois dans une vie.
Normand a subi 10 ans de chimiothérapie, six ans de radiothérapie et sept chirurgies pour arrêter l’invasion de cancers. Il souligne avoir participé au développement de la radiologie en tant que cobaye. C’est l’un de ses médecins, le Dr Jean-Pierre Guay, qui a mis sur pied la radio-oncologie.
Malgré ces diagnostics pessimistes, Normand n’a jamais cessé de sourire à la vie. À le voir plaisanter sur sa condition ou sur ses péripéties, on comprend vite pourquoi ses amis le qualifient de « bon vivant ». « Moi, je suis un Yes Man. C’est sûr que là présentement, avec l’énergie que je n’ai pas trop, c’est plus difficile. Mais, habituellement, c’est oui. On y va. Let’s Go! », avoue-t-il.
Sa vie a été des plus aventureuses. Il a suivi une formation pour être pilote d’avion et a accumulé plusieurs heures de vol à bord d’un Cessna [un avion à quatre places]. Il a réalisé environ 50 sauts en parachute. Il a été capitaine de voilier en Martinique pendant près de 20 ans.
Il a accompagné 41 enfants malades dans la mort. Normand confie qu’il aurait aimé avoir des enfants. Il a donc décidé d’offrir des moments magiques à ceux qui n’avaient pas de parents, souvent issus de la DPJ, en les amenant à « Rêves d’enfants » et en s’occupant d’eux jusqu’à la toute fin. « Ça m’a apporté un grand bonheur », affirme Normand.
Il a réalisé de nombreuses conférences dans les écoles du Québec lorsqu’il était adolescent et adulte. Par le biais de ses exposés, il a rencontré près de 300 000 personnes. Il y parlait de tout : de ses valeurs, de l’amitié, de son histoire, etc.
Sa vision de la maladie
Normand n’a jamais été arrêté par la douleur et la maladie. « Je n’ai jamais pensé que j’étais malade. C’est ça qui fait que je suis encore en vie. Parce que quand on pense qu’on est malade, ça coupe de moitié ta vie. Après ça, il faut que tu essayes de ramer pour rester en vie », admet-il, en déclarant avoir réalisé toutes les folies qu’il désirait faire au cours de sa vie.
Son désir de vivre est grand. Dernièrement, il a décidé de partager son histoire avec la publication du livre Une vie pour guérir, inspiré de sa vie et écrit par Abigail O’Connor. Il a déjà commencé à travailler sur un deuxième tome.
« C’est de laisser un legs à quelque part », conclut Normand au sujet de son projet d’écriture.