15 février 2023 - 07:00
L’actuel directeur du Service de sécurité incendie de Contrecœur lui rend hommage
Michel Robert salué une dernière fois par la population et ses collègues pompiers
Par: Jean-Philippe Morin

L’église Sainte-Trinité de Contrecœur était bondée pour les funérailles de Michel Robert. Photo Steve Gauthier | Les 2 Rives ©

Tous les pompiers de Contrecœur ont assisté à la cérémonie qui s’est déroulée dans un froid glacial. Photo Steve Gauthier | Les 2 Rives ©

Près de 500 personnes se sont déplacées à l’église Sainte-Trinité, le 4 février, afin de rendre un dernier hommage à Michel Robert, qui a œuvré pendant 55 ans comme pompier et directeur au sein du Service de sécurité incendie de Contrecœur.

Des funérailles civiques se sont tenues afin de le saluer une dernière fois. Des sentinelles faisaient une garde à l’urne pendant la chapelle ardente, des drapeaux étaient érigés de façon protocolaire et l’urne a été déposée sur un camion de pompier. « On a aussi signalé son dernier appel avec la cérémonie de la cloche en fonction de son matricule, le 103. Tout a été fait en grand pour honorer ce grand homme », indique le directeur du Service incendie de Contrecœur, Bruno Isabelle.

Lors de son allocution à ses funérailles, le 4 février, la mairesse de Contrecœur, Maud Allaire, n’a pas manqué de saluer l’implication de M. Robert, qui avait reçu en août dernier la Médaille de l’Assemblée nationale. « Il incarnait parfaitement la devise de la Ville : « À cœur vaillant tout est possible ». En plus de son grand dévouement comme pompier, Michel Robert était également une personne très impliquée et très visible dans notre ville. Tout le monde à Contrecœur connait cet homme fort sympathique », a-t-elle témoigné.

Le cœur à l’ouvrage

Le directeur du Service, Bruno Isabelle, connaissait bien M. Robert, qui l’a embauché en 2004 comme pompier à temps partiel. M. Isabelle a travaillé de 2006 à 2019 au Service de sécurité incendie de Sorel-Tracy, mais il était toujours pompier à temps partiel à Contrecœur durant ce temps jusqu’à sa promotion comme directeur du Service en 2019.

D’ailleurs, c’est Michel Robert lui-même qui a laissé son poste de directeur à Bruno Isabelle afin de se concentrer sur d’autres tâches et de prévoir la relève. « Michel travaillait encore avec nous comme chef de division, il est décédé alors qu’il s’en venait prendre son quart de travail. […] Ça prenait une grande sagesse et de l’humilité pour céder son poste comme ça et d’accepter un autre rôle, mais c’est une preuve que l’organisation passait avant tout pour lui », relate M. Isabelle.

Selon le directeur, c’est Michel Robert qui a enseigné une culture organisationnelle très forte au Service de sécurité incendie de Contrecœur. « Il était là pour les bonnes raisons. Il avait toujours le cœur à l’ouvrage. C’est le legs qu’il nous a laissé. Quand je suis arrivé en poste, on a gardé cette culture », raconte Bruno Isabelle.

Même vers la fin, Michel Robert répondait à tous les appels. « Calcule-le comme tu veux, mais j’estime son taux de présence sur les appels à plus de 95 % en 55 ans. C’est tellement impressionnant. Il n’était pas obligé de sortir à tous les appels, mais lui, il me disait toujours : « Quand ça sonne, j’y vais! » », témoigne M. Isabelle.

Ce dernier assure qu’un programme a été mis en place à la caserne en collaboration avec la Maison de thérapie La Vigile pour encadrer les pompiers avec une aide psychologique. « Toute l’organisation a été secouée. Ce qui nous a tenus, c’est l’aide des services incendie autour, sans même qu’on leur demande. Les services de Sorel-Tracy, Saint-Roch-de-Richelieu, Saint-Antoine-sur-Richelieu et la MRC de Marguerite-d’Youville nous ont donné un coup de main extraordinaire. Juste la journée des funérailles, Varennes et Sainte-Julie nous ont envoyé des pompiers en caserne et Sorel-Tracy a assuré le service de premier répondant toute la journée pour que nos pompiers soient libérés de leurs fonctions. C’est une belle solidarité qui s’est faite de façon automatique », mentionne-t-il avec gratitude.

Une nouvelle caserne en 2024

Michel Robert faisait des représentations à la Ville de Contrecœur depuis au moins cinq ans au sujet de la désuétude de la présente caserne. Malheureusement, il n’aura pas eu le temps de voir la nouvelle bâtisse dont la première pelletée de terre est attendue cet automne en vue d’une occasion à la fin de 2024.

« Il avait déjà préparé le terrain, donc quand je suis arrivé en poste, je n’ai pas eu à partir de zéro. Michel avait ouvert le chemin et il m’a donné un gros coup de main tout au long du projet. Il en était une partie prenante. Je pense que c’est un regret qu’il amène avec lui, il aurait assurément voulu voir ça », conclut Bruno Isabelle.

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