De fait, la confirmation que dès cet été le ministère rouvrira un bureau à Sorel-Tracy, y affectant six ou sept employés, est certes considérée comme une petite victoire pour les élus de la région qui déploraient que le MTQ n’y ait plus pignon sur rue comme c’était le cas dans les années 80. La fermeture de ce service avait alors été perçue comme un camouflet de la part de Québec, envoyant le message qu’elle n’était plus une région digne de ce nom à qui donner beaucoup d’attention.
Le député Jean-Bernard Émond a livré la nouvelle avec une fierté certaine du travail accompli. Tant le maire sorelois Patrick Péloquin que lui semblent penser que la présence des gens du MTQ à plein temps sur le territoire ne peut qu’être avantageuse pour la région. Ils attendent que ces employés connaissent mieux les besoins réels du territoire et en fassent part en haut lieu.
Seul le temps nous permettra de savoir s’ils ont vu juste. Pour le moment, on ne sait à quoi ils seront assignés. Ni de quelles autorité et autonomie ils disposeront pour déterminer les travaux prioritaires à effectuer ou la date de leur exécution. Se contenteront-ils de dresser une liste de ces travaux ou procéderont-ils eux-mêmes à des travaux légers? Visiblement, on s’attend à beaucoup. Serons-nous déçus?
Autre annonce celle-là plus perturbante cette fois : même si la réfection du pont Turcotte franchit actuellement l’étape des plans et devis, elle ne figure pas à la programmation 2023-2025. Peut-être franchira-t-elle une autre étape avant 2026, a précisé la ministre. Rappelons qu’on sera alors en année électorale. Cette réfection risque fort d’être partie de futures promesses électorales plutôt que du bilan du député sortant. En souhaitant toutefois que le MTQ trouve, en attendant, comment permettre une circulation plus fluide sur ce pont que les entraves actuelles rendent plutôt hasardeuse à ses heures.
Enfin, peu d’informations sur le prolongement de la 30 vers l’Est à laquelle les élus aspirent depuis des décennies tant pour sortir la région de son cul-de-sac que pour lui permettre de faire des affaires plus aisément avec une clientèle élargie et de limiter la circulation sur les voies déjà achalandées du cœur des villages que la 122 traverse.
Reste que les nouvelles des réfections d’importance à certains secteurs et étagements de l’autoroute 30, au pont Maurice-Martel ainsi qu’à diverses voies à Contrecœur, Saint-Robert et Yamaska ne peuvent que satisfaire les usagers de ces routes, même s’ils doivent aussi subir tous les désagréments et retards que ces réfections occasionneront. Il leur faudra regarder au-delà de ces deux années de travaux pour arriver à les tolérer calmement!
Reconnaissons toutefois que ces annonces donnent l’impression que la région est enfin traitée sur le même pied que d’autres plus populeuses, du moins en matière de transport. Les millions déversés ici lui donneront certes l’impression d’être une zone moins sinistrée, elle qui croit qu’elle a largement été pénalisée par toute centralisation qui lui a été imposée dans divers ministères au cours des dernières décennies.