3 mai 2023 - 08:57
Sondage auprès des membres à Sorel-Tracy
Le personnel soutien scolaire se dit « surchargé, épuisé et victime de violence »
Par: Jean-Philippe Morin

Le personnel de soutien duCentre de services scolaire de Sorel-Tracy se dit épuisé, selon un sondage réalisé en janvier. Photothèque | Les 2 Rives ©

Les employés de soutien du Centre de services scolaire (CSS) de Sorel-Tracy ont répondu, en janvier dernier, à un sondage réalisé par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Selon le syndicat, le coup de sonde, qui faisait état de leurs six derniers mois de travail, a permis d’en apprendre plus sur leur réalité.

« Les résultats sont inquiétants. Le personnel de soutien scolaire […] est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie d’entre eux pensent à quitter en grand nombre! Clairement, les solutions patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter leur travail », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, principal regroupement syndical du personnel de soutien au Québec.

« Je suis catastrophée, mais pas étonnée par les résultats. Le quart de nos membres ont répondu. Ce coup de sonde est donc un bon échantillon de ce qui se passe sur le terrain. Et ce n’est pas encourageant. Qu’attend-on pour agir concrètement? Nos gens sont sur les rotules! », affirme Maggie Bussière, présidente du Syndicat des employées et employés de la Commission scolaire de Sorel-Tracy.

Parmi les répondants de Sorel-Tracy, 58 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement; 41 % affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves; 33 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves; 49 % ont envisagé de quitter leur emploi; 46 % des salariés y travaillant depuis moins de 10 ans ont pensé quitter leur emploi; 23 % ont envisagé de devancer leur retraite; 64 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches; les ratios en services de garde ne sont pas réduits pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire ou ayant des besoins particuliers.

Pour Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN, ces résultats ne sont pas de bonnes nouvelles pour la région. « C’est vraiment inquiétant. Ces gens ne veulent pas quitter leur emploi car ils ne l’aiment plus, mais bien en raison des conditions de travail de plus en plus difficiles! Il n’y a qu’une solution, c’est écouter les gens sur le terrain et ne pas imposer des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la pénibilité du travail du personnel de soutien scolaire », remarque Mme Herbeuval.

« Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. C’est l’occasion pour le gouvernement et nos patrons d’entendre la cloche sonner. Et ce n’est pas la cloche de la récréation, c’est la cloche pour négocier afin d’améliorer concrètement les conditions de travail », termine Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN.

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