11 mai 2023 - 07:00
Nommé Grand Bâtisseur du 35e Gala du mérite économique
« L’important, c’est d’aimer son ouvrage » – Jean-Noël Beauchemin
Par: Jean-Philippe Morin

Jean-Noël Beauchemin a livré un discours inspirant lorsqu’il a reçu le prix de Grand Bâtisseur, le 29 avril. Il était accompagné de sa complice de toujours, Marie-Ange Beauchemin. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le comité organisateur du 35e Gala du mérite économique a choisi de remettre son plus prestigieux prix, celui de Grand Bâtisseur, à Jean-Noël Beauchemin. Cet agriculteur de 82 ans, qui a créé la Ferme JN Beauchemin et Fils à Saint-Ours, s’est dit fort ému de recevoir cet hommage.

« C’est une belle reconnaissance, ça fait plaisir! Je ne m’attendais pas à ça, surtout que j’ai vendu mes parts à mes fils il y a 30 ans de ça! », lance-t-il au bout du fil.

C’est effectivement en 1980 que Jean-Noël et son épouse Marie-Ange accueillent dans l’entreprise Ghislain et Michel, deux de leurs fils. Quant à Yvan et Benoît, ils ont joint l’aventure en 1990 et 1993 respectivement. En vendant 80 % des parts à leurs quatre fils, Jean-Noël et Marie-Ange s’assurent d’une relève durable et bien établie avec la création de la Ferme JN Beauchemin et Fils en 1994.

« Ils avaient 30-35 ans, ils avaient le vent dans les voiles. Je ne voulais pas attendre pour leur vendre, ils étaient prêts! », avance M. Beauchemin avec assurance.

En 2008, le couple a cédé les derniers 20 % de l’entreprise à leurs fils. Encore aujourd’hui, Jean-Noël et Marie-Ange sont toujours actifs dans la production acéricole et la ferme comprend plus de 600 animaux sur près de 1000 hectares, ce qui est 20 fois plus que lors de l’acquisition des premières terres en 1961.

Cette année-là, en 1961, Jean-Noël Beauchemin n’était âgé que de 20 ans. « C’était compliqué au début! Je ne pouvais pas signer mes papiers chez le notaire, ça prenait 21 ans… c’est mon père qui a signé! La caisse, les emprunts, oublie ça! Ça n’a pas été facile au début, mais ç’a fini par marcher! », rigole-t-il.

Et quel est le secret d’une telle longévité? « L’important, c’est d’aimer son ouvrage. Faut aimer ce qu’on fait et faire confiance aux autres. »

La famille, sa fierté

La réponse ne tarde pas à venir lorsqu’on lui demande sa plus grande fierté. « Ma famille! Je suis fier d’avoir réussi à transmettre ma passion à mes enfants. On ne peut pas leur imposer, mais on peut leur donner le goût d’aimer ça. Mes enfants n’ont jamais travaillé ailleurs qu’à la ferme », mentionne-t-il avec émotion.

Il s’est dit aussi fier de la troisième génération, soit ses petits-fils Raphaël, Jean-Michel et Renaud, qui sont impliqués dans l’entreprise familiale. Il n’a pas manqué de souligner sa petite-fille de 22 ans Magalie Rajotte, qui a remporté deux prix « Coup de cœur » lors du même Gala du mérite économique avec son entreprise Les Serres de la Vallière.

Il avait aussi de bons mots pour sa complice de toujours. « Marie-Ange a toujours été avec moi. On a tout le temps travaillé ensemble. J’ai toujours pu compter sur elle et c’est encore ça aujourd’hui », conclut-il.

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