30 mai 2023 - 07:56
Insistez!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Chaque année, le printemps venu, je sens le besoin d’aller humer l’air du temps dans chacun des parcs publics longeant le Saint-Laurent et le Richelieu de la région de Sorel-Tracy. Oui, je suis une « addict » d’espaces urbains aménagés pour mieux côtoyer nos cours d’eau.

Pour moi, ils sont des espaces privilégiés qui ajoutent autant à ma qualité de vie qu’à celle de notre collectivité, car ils sont des lieux certains de contemplation ou d’animation, de rencontres fortuites ou planifiées, de détente ou d’exercices.

Surtout, ces parcs démocratisent l’accès aux cours d’eau qu’ils longent. Car tous les citoyens n’ont pas les moyens financiers d’habiter une maison construite sur leurs rives. Et le Canada n’a pas non plus l’audace, voire le souci, comme les États-Unis l’ont fait, d’imposer aux propriétaires riverains de donner un droit d’accès libre et ouvert à tous au cours d’eau auprès duquel ils se sont installés. Après tout, les cours d’eau ne sont-ils pas partie intégrale de notre patrimoine sociétal, un élément certain de notre richesse collective?

Voilà une raison qui justifie bien que les municipalités continuent toujours d’acquérir des espaces où aménager des parcs ou de composer à plusieurs pour se donner un parc d’envergure régionale, comme le Parc régional des grèves.

Avec le temps, ces parcs sont devenus des environnements beaucoup mieux adaptés aux besoins de chacun, et ce, malgré le fait que la plupart aient été implantés sans consultation préalable des usagers éventuels. Ce n’est que récemment que cette démarche a été introduite dans la concrétisation de tels projets municipaux. Et c’est fort heureux!

Ce fut notamment le cas du réaménagement du parc Maisouna alors que les trois conseillers du moment du secteur Tracy – Sophie Chevalier, Yvon Bibeau et André Potvin – y injectèrent leurs budgets discrétionnaires après avoir consulté les résidents du secteur sur les aménagements et mobilier qu’ils souhaitaient y trouver. Voilà un parc où chaque groupe d’âge y trouve son compte! C’est ce qui amplifie son attraction, comme d’ailleurs celle du parc de la Pointe-aux-Pins à Saint-Joseph-de-Sorel ou ceux de Sainte-Anne-de-Sorel.

Ce sont des parcs certainement plus petits que le remarquable parc Regard-sur-le-Fleuve et à vocation moins spécifique que celle du quai Catherine-Legardeur qui cependant m’attire beaucoup moins. Conçu sans consultation et voulu par le conseil précédent comme un lieu d’innovation et de divertissement sur quatre saisons, je n’arrive pas à me l’approprier malgré sa magnifique vue sur le fleuve.

Bien sûr, un quai, bien qu’espace public, n’est pas un parc. C’est un autre genre de fenêtre sur l’eau. Contrecœur l’a bien réussie tout comme sa passerelle flottante d’ailleurs!

Il est donc réjouissant toutefois que le conseil sorelois ait choisi de consulter les usagers éventuels du quai Richelieu sur la vocation et les aménagements à faire justement pour garantir que les gens s’y retrouveront aisément!

C’est d’autant important que tous ces accès aux cours d’eau confèrent à la ville qui les aménage et entretient une identité particulière. Symboles d’attention à l’environnement et à ses citoyens, ces parcs ajoutent à leur pouvoir d’attraction parce qu’ils réservent une place de choix au loisir libre, désormais un service de première ligne que les villes se doivent aussi d’offrir! De bonnes raisons de plus d’insister qu’elles continuent d’y investir annuellement des sommes importantes et récurrentes. Oui, insistez!

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