C’est un secret de polichinelle, dame Nature peut parfois être cruelle à l’égard des cultivateurs. Cette fois-ci, elle n’y est pas allée de main morte durant la semaine du 15 au 19 mai.
« Ç’a été une semaine très dangereuse, lance d’emblée le copropriétaire du restaurant Le Fougasse et du Domaine Saint-Georges, Jean-Philippe Boulet. Le risque de gel durant les deux nuits nous inquiétait. Du 16 au 17, on n’est pas descendu sous le point de congélation, mais la nuit suivante, on a atteint -3,8°C. »
Cette nuit cauchemardesque aura finalement causé des dommages majeurs aux plants du Domaine. Ailleurs au Québec, le thermomètre est descendu jusqu’à -7 °C.
Jean-Philippe Boulet précise que les principaux torts ont été causés aux vignes déjà en feuille. « Plus la vigne est avancée dans sa croissance, moins elle est résistante au froid », précise-t-il.
Au Domaine Saint-Georges, ce sont les vignes du Maréchal Foch, un cépage de raisins noirs, qui étaient les plus développés et qui ont été impactés par le froid. « Ce sont des vignes qui débourrent prématurément. […] La plupart des vignes qui étaient en feuille ont gelé », explique M. Boulet.
Toujours de l’espoir
Malgré cette malchance, Jean-Philippe Boulet et ses associés espèrent que des bourgeons secondaires fassent revivre les vignes impactées par le gel durant la période estivale.
« On est encore en train de voir ce qui va se passer avec nos vignes, admet-il. C’est dommage parce que le développement des vignes était déjà bien commencé à cause de la chaleur qu’on avait déjà eue. »
Alors que certains vignerons avaient prévu le coup en démarrant des feux autour de leurs vignes pour les réchauffer ou en utilisant un système de gicleurs pour couvrir les plants d’une mince couche de glace pour les protéger du gel, aucune mesure d’atténuation n’avait été mise en place au Domaine Saint-Georges pendant cette nuit historique.
« Depuis 2017, où nous avons nos vignes tests, on prend les températures et on n’avait jamais eu de période de gel. Pour un de nos compatriotes vignerons à Varennes, c’est la première fois en 24 ans qu’il a du gel printanier chez lui. […] On se pensait donc correct, mais on apprend de nos erreurs », explique M. Boulet, qui assure ne pas se laisser abattre par cette avarie.
Malgré tout, Jean-Philippe Boulet soutient que les différentes phases du projet se dérouleront comme prévu. « L’objectif principal est de maîtriser la parcelle que nous avons déjà. On est aussi en train de se mécaniser avec un tracteur et un désherbeur. Les phases 2 et 3 vont suivre par la suite », conclut Jean-Philippe Boulet.
Rappelons que le Domaine Saint-Georges, nommé ainsi en hommage à son grand-père à qui appartiennent les terres, sera le seul vignoble commercial dans la MRC de Pierre-De Saurel. Le projet, qui prévoit être en fonction vers 2026, est estimé entre 1 M$ et 1,5 M$.