6 juin 2023 - 07:56
Par-delà la construction navale
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Éviter la mono-industrie, développer les maillages entre les entreprises d’ici et d’autres régions, constater que Sorel-Tracy est au cœur d’un vaste réseau national et même international de fournisseurs et de clients; la délégation qui revient d’une mission en France tire déjà des leçons pour Sorel-Tracy.

Tout est allé très rapidement. Un groupe d’élus, d’agents de développement économique et de gens d’affaires a participé à une rencontre de l’Association des fournisseurs de Chantier naval Davie Canada le 28 avril. Quelques semaines plus tard, la région recevait Pierre Drapeau, le PDG de cette association, pour lui présenter le potentiel de nos parcs industriels et des entreprises qui y sont installées. De son propre aveu, Pierre Drapeau a été impressionné.

Une mission dans les chantiers navals français était en préparation. Elle s’est tenue du 22 au 26 mai dernier et comptait une trentaine de représentants québécois. Notre région a envoyé une délégation qui comprenait le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, le préfet de la MRC, Sylvain Dupuis, le directeur général de Développement économique Pierre-De Saurel, David Plasse, Yvan Lebel, vice-président d’Élecso, et Anthony Letendre, chargé de projet chez Aciers Richelieu. Ils sont allés là-bas ouvrir des portes pour d’autres entreprises de la région.

Avec les contrats octroyés par le gouvernement du Canada pour la construction de brise-glace à Chantier naval Davie de Lévis, il est question à terme de 8,5 milliards de $. On voit renaître la filière de la construction navale qui ne souhaitera pas se limiter à ces contrats. Clairement, les fournisseurs de Chantier naval Davie Canada voient grand, car leur positionnement n’est pas que québécois ou canadien. Il est international.

Il y a plus de 4000 entreprises qui emploient 25 000 salariés dans les chantiers navals français et qui ont également besoin de créer des maillages avec des entreprises étrangères, dont les nôtres. Dans un reportage sur la mission québécoise, diffusé à la télévision française, un représentant de cette industrie soulignait que les échanges commerciaux avec des partenaires canadiens s’élevaient déjà à plus de 4 milliards d’Euros par année. Ces entreprises ont intérêt à avoir des liens encore plus étroits avec le Québec ou le Canada, car pour profiter des contrats canadiens, ils devront s’installer de ce côté-ci de l’Atlantique.

Le message de la délégation de notre région était clair : nous sommes prêts à vous accueillir, il y a de la place pour vous chez nous et nous voulons établir des relations durables et à long terme.

La région n’entend pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Il faut absolument éviter le piège de la mono-industrie qui fragilise une région. Il y a un équilibre à trouver entre tous les secteurs économiques qui peuvent contribuer au développement de la région : la métallurgie, l’agroalimentaire, les technologies, les services et maintenant les chantiers navals. Un secteur peut aussi en soutenir un autre et profiter à ce tour de la roue qui tourne.

Cette mission était utile parce qu’elle a permis à notre région de se positionner en faisant connaître notre potentiel de développement à l’étranger et aux partenaires industriels québécois de la chaîne d’approvisionnement de Chantier naval Davie Canada. Et elle nous fait prendre conscience de ce que la région peut réussir. Méchant bon coup!

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