Le 24 juin, nous célébrons le Québec, notre appartenance à ce territoire si vaste, à une histoire riche et mouvementée. Nous le ferons en famille ou entre amis, avec nos voisines et nos voisins. Cette fête se tiendra dans plus de 1000 endroits partout au Québec. Sept municipalités de la région offrent d’ailleurs des occasions de célébrer ensemble.
C’est de nous dont il est question. Il y a bien sûr la « grande histoire », celle des grands moments, des grands personnages, des grands rendez-vous. Mais il y a surtout toutes nos petites histoires, celles où nous sommes les personnages principaux et qui en s’additionnant, en se croisant et en s’entremêlant nous ont amenés à être ce que nous sommes pour écrire « la grande ».
Je lis comme vous tout ce qui s’écrit sur nos objets de fierté à l’approche de la fête nationale. C’est vrai qu’il faut savoir célébrer ce territoire où le mot liberté se conjugue avec respect, mais aussi avec solidarité. Quelle belle occasion de se redire que ce sont les gens qui le composent qui justifient que le Québec continue d’être l’État le moins inégalitaire en Amérique du Nord! Le Québec n’a vraiment de sens que s’il se développe pour et par les gens qui y habitent, y vivent et le font vibrer. À quoi cela servirait-il, autrement?
Dans un univers d’individualisme, y a-t-il encore de la place pour un rêve, pour un projet collectif, quel qu’il soit? Les gens de ma génération ont vécu, jeunes, l’intensité des années 1990 dans un monde bouillonnant d’optimisme avec la disparition du Mur de Berlin et du Rideau de fer, un monde de nouvelles libertés nationales qui semblait nous appartenir à nous aussi et qui nous donnait le droit d’y aspirer. Nous étions les héritiers de la génération de la Révolution tranquille, celle qui a modernisé le Québec en donnant accès à l’éducation, aux affaires et aux commandes de l’État, ce qui a changé l’avenir de millions de Québécoises et de Québécois.
Est-ce si différent aujourd’hui? Le Québec est-il en mesure de créer les environnements favorables à la réalisation des rêves individuels? Oublions-nous trop rapidement que ce sont les efforts et les choix collectifs qui permettent aux individus d’étudier, de vivre en santé, de créer une famille, de travailler et d’évoluer dans un environnement sain et sécuritaire? Que pouvons-nous être sans les autres?
Notre région est peut-être un bel exemple de tout cela. Sans négliger tout ce qu’il reste à améliorer, on sent bien que c’est l’action collective et l’engagement de toutes et tous qui permet à nos jeunes de briller et de construire par leurs efforts un endroit qui a de l’avenir pour chacune et chacun d’entre nous.
Le 24 juin, célébrons-nous. Célébrons nos efforts, nos rêves, nos liens, notre solidarité. Et laissons-nous parler d’amour. Bonne fête nationale!