Parlez-moi de l’adoption du projet de loi C-282 visant à protéger intégralement la gestion de l’offre. Êtes-vous satisfait que ce projet du Bloc Québécois ait abouti après plusieurs mois de travail?
« Je suis satisfait, c’est une belle bataille que le Bloc a gagnée. L’adoption s’est faite avec la présence d’une trentaine de délégués de l’UPA [Union des producteurs agricoles]. Seulement 51 députés conservateurs ont voté contre, tous les autres ont voté pour. Ç’a donc été un vote très majoritaire ».
« Le Sénat devra approuver le projet de loi, mais maintenant, les agriculteurs ont senti que le Bloc Québécois les a à coeur et nous avons démontré que même si nous ne sommes pas au pouvoir, nous sommes capables d’avoir des gains. Comme disait mon père, une bonne opposition fait un bon gouvernement ».
Êtes-vous satisfait de la décision de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales du Québec qui a finalement choisi de nommer votre circonscription Bécancour-Nicolet-Saurel-Alnôbak?
« Je suis heureux que mes deux suggestions aient été retenues. La Commission voulait initialement changer le nom de la circonscription pour Bécancour-Odanak-Saurel. Les commissaires faisaient disparaître la MRC de Nicolet[-Yamaska], ce qui a soulevé la colère des gens là-bas parce que c’est le cœur du comté. En plus, la Ville de Nicolet venait de fêter son 350e anniversaire de fondation, faisant d’elle la cinquième plus vieille ville du Québec. Et là, la Commission l’a faisait disparaître du nom de la circonscription ».
« En plus, je n’ai pas seulement Odanak dans mon comté, mais aussi Wôlinak. Alors, j’avais pris la peine de consulter les deux nations autochtones. Je tenais à ce que la présence autochtone fasse partie du nom. […] C’est Alnôbak qui a été retenu ». [Alnôbak réfère aux membres de la Première Nation abénaquise (Waban-Aki)].
« Après mes deux suggestions, les commissaires ont contesté, soutenant que le nom de la circonscription serait long. J’ai donc sorti 25 noms de comtés au Canada qui sont plus longs. Le nom a donc été adopté comme je le souhaitais. J’étais très heureux! Surtout grâce au travail fait par la mairesse de Nicolet [Geneviève Dubois] qui était tout feu tout flamme pour défendre ça et la compréhension du comité parlementaire qui ont conseillé aux commissaires de revenir sur leurs décisions ».
Que pensez-vous de l’adoption du projet de loi C-18 visant à forcer les géants du Web à indemniser les médias d’information pour le partage de leurs articles et reportages?
« La taxation des fameux géants du Web, c’est très bon et c’était très entendu. C’est censé avoir comme conséquence le retour de 70 M$ par mois dans le milieu culturel. Mais là, il bougonne. Il y a eu une contestation semblable en Australie à la suite d’un projet de loi semblable, dont on s’est inspiré. En fin de compte, il y a eu un brin de négociations qui avait fait en sorte que les compagnies ont finalement accepté [le projet de loi] ».
Que retenez-vous d’autre de la dernière session parlementaire?
« Un autre beau projet de loi est celui sur les faillites [pour les droits des travailleurs et des retraités] qui permet de mieux protéger les rentes de retraite en cas de faillite d’entreprise. Si une compagnie comme Atlas ferme, qui se sert en premier? Ce sont les banques, les entrepreneurs à qui l’entreprise devait de l’argent et, à la toute fin, les employés advenant qu’il reste de l’argent. Ça fait 20 ans qu’on se bat pour ça! À l’avenir, les fonds de pension, les heures travaillées et les vacances seront réglés en premier. Tout ce qui était dû aux travailleurs sera payé. Ensuite, les banques se serviront ».
« Il y a aussi le Chemin Roxham. Je ne suis pas sûr qu’il serait fermé sans le Bloc Québécois. Je pense qu’on a posé 100 questions là-dessus et on a amené beaucoup d’arguments pour démontrer que ça ne tenait pas debout. Il y a eu d’autres bons projets de loi, pas nécessairement du Bloc, mais qu’on a travaillés fort avec le gouvernement. Par exemple, concernant les changements de climatiques […]. Maintenant, ce sera un été rempli de visites dans le comté, de festivals et tout plein d’activités. Pas de vacances cet été, on se promène dans le comté et on fera du bureau ».