Réalisé en partenariat avec le Biophare, Dyschronie est un projet qui met de l’avant l’art comme outil de sensibilisation. Créé par Léa Boudreau et Étienne Legast, Dyschronie questionne la relation au temps et à l’espace en proposant différentes échelles temporelles dans un milieu sonore à plusieurs dimensions.
« Au lieu d’être une œuvre visuelle, c’est une œuvre qui se passe complètement dans le son. C’est une œuvre qui se déploie sur deux semaines et qui aborde des enjeux de détérioration des milieux naturels, des impacts sur la faune et des changements climatiques », précise Léa Boudreau.
Au fil des jours, les passants pourront entendre une lente métamorphose sonore de la transformation provoquée par les changements climatiques et la fragmentation des écosystèmes. Le naturel laissera progressivement place à l’artificiel et au morcelé, symbolisant la perte irréversible de ces paysages sonores d’origine.
« C’est surtout une œuvre pour les gens qui vivent ici à Sorel-Tracy et qui passent régulièrement au parc parce qu’elle intègre des sons de la faune comme des bruits d’oiseaux, mais aussi des sons d’eau et d’autres, imaginés, de la sécheresse, soutient Léa Boudreau. Au courant de la semaine, ces sons vont se modifier et s’intensifier pour imaginer la détérioration des milieux naturels. On invite donc les gens à revenir pour entendre l’évolution. »
En mettant en évidence la fragilité de ces écosystèmes sonores uniques et dynamiques, les deux artistes souhaitent susciter une réflexion sur la relation des humains avec la biodiversité dont ils font partie, et ainsi, encourager des actions concrètes en faveur de la protection de la nature au sens large.
« C’est un aspect d’analogie avec ce qui se passe dans notre environnement, précise Étienne Legast. On ne voit pas les changements se produire parce qu’ils se font trop lentement pour les percevoir au jour le jour. »
S’inspirer de la MRC
Depuis 2009, les artistes Étienne Legast et Léa Boudreau ainsi que l’équipe d’Audiotopie conçoivent des œuvres immersives à travers des installations in situ. Avec la volonté de la MRC de Pierre-De Saurel, ce nouveau projet sonore reflète la réalité de région, de sa diversité environnementale et des nombreuses espèces végétales et animales, dont plus de 300 espèces d’oiseaux.
Peu familiers avec la région, les deux artistes ont eu des rencontres avec des gens de la MRC pour bien adapter le projet dans la réalité régionale. « On a eu une rencontre avec Audrey Comtois de la MRC qui nous a exposé la région et ses enjeux environnementaux. C’est pourquoi on a intégré des sons d’oiseaux qui vivent ici. Ce n’est donc pas une œuvre générale parce qu’on l’ajuste où elle est présentée », indique Léa Boudreau.
Présenté pour la première fois l’été dernier à Victoriaville, le projet Dyschronie pourrait être de nouveau présenté l’an prochain à Kamouraska.