Pourquoi « all-in »? lui demande-t-on d’abord. « Parce que je mets mon temps, mon énergie, ma créativité… et mes sous dans ce projet! Et aussi, j’ai eu la chance qu’Alain Leblanc dise oui quand je lui ai demandé de s’associer à moi. Alain Leblanc, à mes yeux, est celui qui fait le meilleur son au monde. C’est lui qui est derrière les succès des derniers albums de Jean-Pierre Ferland. Quand il met son nom sur un album, faut que ce soit sur la coche! »
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Bérurier Noir, ce groupe a été fort populaire de 1983 à 1989. Il s’est reformé temporairement entre 2003 et 2006, offrant notamment un spectacle iconique au Festival d’été de Québec en 2004. Le groupe français s’inscrit dans le courant punk, mais diffère des formations classiques de ce style, n’ayant pas de bassiste ni de batteur. Ce qui a surtout intéressé André Champagne, ce sont les paroles des chansons qui ont un haut niveau de critique sociopolitique.
« Comme ado, c’était mon groupe préféré. C’est vrai que ç’a mal vieilli un peu d’un côté musical (rires). Mais les paroles revendicatrices sont encore d’actualité. À l’époque, ils parlaient de violence, de viol, d’enfants en danger… Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine, les prédateurs sur Internet, les problèmes sont encore là! »
Spécialisé dans les reprises de Georges Brassens, André Champagne avait le goût d’innover. « Avant la pandémie, je voulais mettre tous mes œufs dans le même panier avec Brassens. Pendant la pandémie, je n’ai jamais autant joué de guitare avec mes concepts Une IPA avec André et mes shows sur les balcons des gens. Après la pandémie, je me suis dit qu’on était plusieurs à reprendre Brassens. J’aimais ça, mais je voulais me trouver un autre créneau […] », dévoile-t-il.
Du trad, country, pop rock…
Un autre de ses objectifs est de faire ressortir la musicalité de Bérurier Noir. Le Sorelois a acheté les droits de 11 chansons du groupe et il en a finalement retenu 10 pour l’album à venir cet automne.
« J’ai pris chaque chanson et je me suis demandé : elle me parle comment? Je veux faire ressortir la musicalité et transformer le punk en un autre style. Par exemple, deux des chansons seront sous la forme de tapeux de pied (trad), une aura des allures country ou western, une sera plus pop rock. Je ne me suis mis aucune contrainte, même s’il y a un fil conducteur. Et c’est 100 % acoustique », révèle-t-il. Dans la description de son projet, il dit faire migrer les chansons sur un spectre musical allant de la Bottine souriante à Vilain Pingouin.
Pour le projet, André Champagne s’est entouré de plusieurs musiciens de grande renommée, comme le membre fondateur du groupe Le Vent du Nord Olivier Demers (podorythmie et violons), le guitariste Stéphane Tellier (guitare manouche et mandoline), le membre du groupe trad La Galvaude Gilles Neault (basse et contrebasse), Gabriel Laprade (saxophone), Gaston Nolet (accordéon), Stéphane Jetté (batterie) et l’Argentin Juanjo Herminda (piano). « Je veux que ça sonne. Il va y en avoir d’autres qui vont se joindre au projet », assure-t-il.
Une campagne de sociofinancement sera lancée cet automne afin de financer l’album, qui sera enregistré à la fois aux studios de Clément Goulet et d’Alain Leblanc. Éventuellement, le but est d’effectuer une tournée de spectacles non seulement au Québec, mais aussi en Europe afin de faire revivre aux Français l’époque de Bérurier Noir.
Pour plus d’informations : www.berudebanlieue.com.