C’est ce qu’il a promis à la dernière séance du conseil municipal, le lundi 14 août, en plus d’exprimer son désarroi. « On n’est vraiment pas heureux, a laissé tomber le maire. Ç’a peut-être été l’un des pires épisodes de poussière au centre-ville depuis le début de cette saga. Au niveau municipal, on ne peut rien faire, on n’a aucun pouvoir sur Richardson parce qu’on parle de chevauchement des lois provinciales et fédérales. La seule action qu’on peut faire avec elle, c’est d’avoir une communication. »
Dans la foulée de cet épisode, plusieurs citoyens ont partagé des photos sur les réseaux sociaux de voitures, de mobiliers urbains et de bâtiments du centre-ville couverts de poussière.
« Richardson a d’énormes problèmes de communications. Elle nous avait promis d’avoir un site Web pour porter plainte directement, ça n’a pas été fait encore », se désole M. Péloquin.
Le maire invite donc les citoyens à continuer de déposer des plaintes au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Le rapport sur la caractérisation de l’air bientôt disponible
Joint par le journal Les 2 Rives, le MELCC a indiqué que la caractérisation de l’air ambiant dans le secteur de Richardson était complétée. Cette étape a débuté le 29 septembre 2022 et s’est poursuivie au printemps 2023 pour se terminer le 4 juillet 2023.
« Le ministère est dans l’attente de la réception du rapport d’expertise de la campagne de caractérisation de 2022-2023. Suivant la réception de ce rapport, le ministère déterminera les suites à donner au dossier en collaboration notamment avec la Direction de la santé publique et cela conformément à la Directive sur le traitement des manquements », détaille Ghizlane Behdaoui, conseillère en communisation et porte-parole régionale.
Patrick Péloquin affirme qu’une fois ce rapport en main, la stratégie sera de s’appuyer « avec ceux qui ont des dents pour mettre plus de pression », c’est-à-dire la Direction de la santé publique et le MELCC. Après, la Ville compte mettre en place le comité de vigie avec Richardson international et la Direction de la santé publique « pour s’assurer qu’on ne vive plus jamais ce genre d’épisode », ajoute le maire.
Le MELCC affirme suivre de près le dossier et n’écarte aucun recours pour assurer le respect du règlement applicable.
Richardson Internationale s’explique
De son côté, Richardson International explique le dernier épisode de poussière par une combinaison de vents soufflant vers le centre-ville et par le chargement de maïs.
« Lorsque nous avons constaté ces conditions, nous avons déplacé le navire vers notre deuxième quai de chargement, ce qui a aidé à réduire les impacts. Il s’agissait par ailleurs de notre dernier chargement de maïs avant la fin de l’automne ou le début de l’hiver », indique l’entreprise par courriel.
Comme lors d’épisodes précédents, la multinationale assure avoir utilisé des mesures d’atténuation, incluant des canons d’eau, des équipements de filtrage et un nouveau bec verseur. L’entreprise dit travailler sur de nouvelles mesures pour améliorer la captation des particules à la source.
Finalement, Richardson International reconnaît l’importance d’une meilleure communication avec la population et la Ville. « Nous nous sommes engagés à mieux communiquer avec la communauté pour favoriser le dialogue et nous avons indiqué être en faveur d’un comité de bon voisinage, incluant l’ensemble des industries et commerçants du secteur, pour identifier des solutions à la cohabitation entre les différents types d’activité », conclut l’entreprise, précisant qu’une plateforme en ligne sera bientôt créée pour permettre aux citoyens de s’informer sur ses activités et pour formuler des questions, commentaires et plaintes.
Le surintendant aux opérations du terminal de Sorel-Tracy, Oscar Cuellar, n’a pas pu offrir une entrevue à notre journaliste puisqu’il était en vacances.