Contrairement à une croyance populaire, ce ne sont pas tous les itinérants qui sont toxicomanes ou qui ont des problèmes de santé mentale, insiste Marie-Josée Averill, directrice générale de La Porte du Passant, organisme fondé en 1984 qui a pour mission de contribuer, par ses actions, à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire et l’inclusion des personnes.
« Avant la pandémie, certains restaurants étaient ouverts 24 heures. Ils pouvaient y passer la nuit en sirotant un café. Puis, par le passé, les familles acceptaient peut-être plus la marginalité. […] Aujourd’hui, on veut être parfait et il n’y a plus de place pour le marginal dans la famille. Alors, ils se ramassent à la rue. Ces gens-là ne peuvent plus se cacher. C’est la mentalité qui a changé. On est plus intolérant. Pourtant, certains travaillent à temps plein, mais couchent dans leur char, et n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Il y a des gens respectables qui ont tout perdu, travail, conjoint, amis, et, il y a la honte. Ceux que l’on voit, les plus bruyants, ce sont les plus marginaux, les plus poqués, une minorité. »
Au début de l’hiver dernier, à la suite de plaintes de citoyens déplorant la présence d’itinérants qui passaient la nuit aux abords de la bibliothèque Le Survenant, la Ville de Sorel-Tracy et le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, avaient accordé une aide d’urgence de 40 000 $ à La Porte du Passant. Cette aide d’urgence avait permis d’offrir un service d’hébergement sept nuits par semaine avec 14 lits durant tout l’hiver. « Du lundi au vendredi, on était ouvert 24 heures. Les samedis et les dimanches, on était ouvert juste de nuit, de 20 h à 8 h, pour accueillir tous les gens en situation d’itinérance », mentionne Marie-Josée.
Cet été, le montant de l’aide d’urgence étant épuisé, l’équipe de nuit a décidé de modifier les heures de travail pour pouvoir offrir l’hébergement durant six nuits au lieu de trois étant donné que la clientèle se présentait plus vers 22 h contrairement à 20 h pendant l’hiver.
L’hiver reviendra, c’est une certitude, et La Porte du Passant compte bien solliciter le milieu de nouveau pour pouvoir offrir un hébergement d’urgence aux « sans domicile fixe » de la région.
Août, le mois le plus achalandé pour La Porte du Passant
Le 10 août, une trentaine d’entreprises, dont une majorité de restaurateurs, ont décidé de verser un pourcentage des recettes de leur journée à La Porte de Passant. C’était la sixième édition de cette initiative caritative.
Pourquoi le 10 août? « Dans l’historique de La Porte du Passant, le mois d’août a toujours été celui où les gens demandaient le plus d’aide. Même janvier, ce n’est pas nécessairement notre mois le plus achalandé. Les usagers réguliers de l’organisme, ce sont des adultes. Souvent, c’est à la suite d’un déménagement ou pour diverses raisons », explique Mme Averill.
« C’est aussi pourquoi le 30 août, on a invité la population à notre épluchette de blé d’Inde dans la cour du 185 [rue] Phipps. Ça coûte un dollar et on demande aux gens d’apporter des denrées non périssables », ajoute la directrice.