6 septembre 2023 - 07:49
Pluies abondantes, cultures noyées
Les temps sont durs pour les agriculteurs
Par: Deux Rives

Plusieurs champs de la région ont été inondés en raison de la pluie et de nombreuses récoltes ont été perdues cet été. Photo tirée de Facebook

Un texte de Louis Latraverse

« J’aime ça, j’aime ça l’agriculture, faut que je m’arrange pour que ça dure » chantait Pierre Harel du groupe Corbeau en 1979 avec une jeune choriste qui deviendra célèbre, Marjo.

Durs, les temps sont durs pour les agriculteurs. La saison 2023 a particulièrement été éprouvante selon les dires de Yan Bussières, président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Richelieu-Yamaska. Essentiellement le territoire de la MRC de Pierre-De Saurel, un territoire, rappelons-le, zoné agricole à 90 %.

En cause, le duo qui a peut-être aussi ruiné vos vacances estivales : la pluie abondante et une météo capricieuse.

« C’est un métier où tu es à la merci de la température. Les cultures sont noyées. Pour le maïs d’ensilage, dans mon cas, je m’attends à 40 à 50 % de moins de rendement. Quand on pense aux maraîchers : ayoye! On n’a pas la qualité et la quantité quon devrait avoir en temps normal. L’UPA a demandé une aide d’urgence au gouvernement pour les maraîchers. Les barèmes sont tellement élevés que ce n’est pas toutes les fermes qui y ont accès. Y’en a qui tirent leur épingle du jeu, tant mieux. Il serait grand temps de revoir les modalités des programmes comme l’assurance récolte, un programme vieux de 30 ans, qui ne tient pas compte des nouvelles réalités comme les changements climatiques », de confier le producteur laitier.

La pénurie de main-d’œuvre frappe non seulement les agriculteurs, mais aussi les organismes qui les soutiennent comme le MAPAQ et la Financière agricole. « Moins de procédures, moins de paperasses, pour avoir ta réclamation, ça prend plus d’un an. On a déjà été assez éprouvé par la pandémie », dit-il en déclinant quelques variations de mots d’église.

Une réforme dans la mire de l’UPA

Une réforme majeure du schéma d’aménagement du territoire est en cours au Québec. Il est question de zonage et selon l’UPA et de nombreux intervenants, la pression est forte sur le gouvernement pour changer la vocation de certaines terres agricoles pour y construire des logements.

« Ça me préoccupe qu’on dézone des terres pour bâtir des maisons. La priorité, c’est de nourrir la population. Dans la région, on travaille sur les bandes riveraines et en règle générale, les agriculteurs sont proactifs en ce qui touche à l’environnement. Il y a de la place pour tout le monde. Il faut surtout encourager les petits producteurs. Il faut acheter local. Pour les plus grosses fermes, il y a beaucoup de départs à la retraite et la relève est souvent absente. De plus, c’est parfois inaccessible d’un point de vue financier », précise-t-il.

Pour ceux qui suivent le dossier compliqué de la baie Lavallière, M. Bussières est optimiste et entrevoit un dénouement dans les prochaines années.

Le 10 septembre de 10 h à 16 h, les producteurs de la région, toutes catégories confondues, se réunissent pour une porte ouverte à la ferme du Barbu à Sainte-Anne-de-Sorel et le 13 septembre, c’est la consultation automnale des producteurs à Sorel-Tracy.

Devinette pour les urbains : Ça prend combien de litres de lait pour faire une livre de beurre? Réponse : entre 10 et 11 litres. « Le lait produit à la ferme est vendu 90 cents le litre » de dire Yan Bussières. Faites le calcul!

image
image