10 octobre 2023 - 09:35
Une année record de fréquentation pour la traverse
Par: Stéphane Fortier

Benoit Proulx, directeur général de la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola. Photo Stéphane Fortier Les 2 Rives ©

Les travaux sur le pont-tunnel à Montréal ont certes eu une influence sur l’achalandage à la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola, mais nonobstant cet état de fait, un nouveau record de fréquentation a été établi au cours de 2022-2023.

D’avril 2022 à mars 2023, la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola a accueilli pas moins de 1 137 000 passagers (+ 29 % par rapport à l’année dernière) et 697 342 véhicules (+ 25 %).
« L’effet des travaux sur le pont-tunnel joue, bien sûr, mais aussi, celui des travaux sur le pont Laviolette à Trois-Rivières. On est peu pris en sandwich », de mentionner Benoit Proulx, directeur général de la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola.
Au printemps et à l’été 2022, le pont-tunnel fermait de manière ponctuelle. À partir d’octobre 2022, les entraves majeures débutaient (trois voies sur six fermées). « On s’attendait au pire en termes de répercussions et d’achalandage, mais on ne parlait pas d’apocalypse. » Pourquoi? « La pandémie et la réorganisation du travail (télétravail) ont notamment entraîné de nouvelles habitudes de déplacements », explique-t-il.
Les impacts ont donc été minimisés. « Il y a eu des temps d’attente oui, mais de gros bouchons du côté de Saint-Ignace, c’est arrivé peu fréquemment, révèle M. Proulx. Avant le début des entraves, on avait avisé le gouvernement que l’on ne pouvait prendre que seulement 1 % de l’achalandage du pont-tunnel avec notre capacité. On a mis en place des mesures de mitigation avec différents partenaires tels des PMV (panneaux à messages variables) sur le réseau routier pour informer les gens sur l’achalandage, une caméra, des signaleurs routiers en certains endroits, et ce, jusqu’en décembre 2022. Il y a eu une croissance de l’achalandage, mais répartie sur toute la journée et pas nécessairement en périodes de pointe », souligne M. Proulx.
Notons qu’avant la pandémie, la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola avait accueilli un peu moins de 900 000 passagers pour l’année 2019-2020.
Rentable
La traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola compte parmi les plus rentables de toute la Société des traversiers du Québec (STQ). De fait, la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola peut défrayer entre 80 % et 85 % de son coût d’exploitation et n’a donc besoin que de 15 % à 20 % de subvention. « Nous nous situons parmi les meilleurs à ce chapitre », indique fièrement Benoit Proulx.
Le traversier, qui fonctionne 24 heures sur 24, sept jours par semaine, compte sur deux traversiers réguliers en fonction, soit l’Alexandrina-Chalifoux qui a une capacité de 75 véhicules et le Catherine-Legardeur, qui peut transporter 55 véhicules à la fois.
« Notre clientèle se compose de 85 % de voitures et 15 % d’autres types de véhicules, principalement des véhicules lourds. Ces derniers sont de gros clients pour la traverse. On est dans l’itinéraire de logistique de beaucoup d’entreprises, mais on ne peut accepter n’importe quoi, notamment le TMD (Transport de marchandises dangereuses). Depuis 2020, il y a eu un resserrement en termes de ce type de marchandises que l’on peut accepter. Avec les véhicules récréatifs, toutefois, on accepte transport de propane. »
Le flot des passagers provient majoritairement de Saint-Ignace. Ils traversent pour travailler dans les hôpitaux, les grandes entreprises (Rio Tinto) ou le Centre de services scolaire.
Atout caché
Mais où se cache donc le deuxième traversier quand seulement un est en fonction? « On a deux quais d’amarrage à l’embouchure du Richelieu. Et on a un troisième navire, pas nécessairement présent physiquement. Ce navire de relève peut remplacer un traversier en cas d’avarie, mais il arrive aussi que ce navire soit appelé à aller en relève à la traverse de Tadoussac. On a un départ au demi-heure le jour et à partir du soir et toute la nuit », indique M. Proulx.
En 2030, la STQ mettra en service trois navires propulsés par un moteur électrique rechargeable. Deux de ces trois bateaux seront affectés à la traverse Sorel-Tracy-Saint-Ignace-de-Loyola. « En attendant, nous procéderons à la construction de nouveaux embarcadères. Des installations temporaires prendront la relève le temps des travaux. Notre objectif est d’augmenter notre capacité d’accueil », de conclure Benoit Proulx.

 

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