Cette nouvelle arrive à point puisqu’en 2018-2019, les coûts estimés de la réalisation du projet en étaient rendus à 950 M$ après être passés à 750 M$ quelques années auparavant. Et aujourd’hui, on en est à combien?
« On ne peut encore confirmer à quel montant cela va se chiffrer, indique Paul Bird, vice-président du projet Port de Montréal à Contrecœur. Nous en sommes à l’analyse financière et à compléter l’entente finale avec le constructeur-concepteur », explique M. Bird qui réfute le chiffre de 1,4 G$ avancé dans La Presse.
Chose certaine, le coût des matières premières et de la main-d’œuvre va contribuer à une autre hausse des coûts d’ici l’achèvement du projet. « Notre objectif est de commencer la mise en chantier à l’automne 2024 », envisage Paul Bird.
Outre les 150 M$ du gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec a prévu une somme de 130 M$ pour aider à la réalisation de ce terminal à conteneurs à Contrecœur. Le fédéral, via la Banque de l’infrastructure du Canada, avait déjà promis un engagement financier de 300 M$ en prêts dans le projet, ce qui porte l’aide gouvernementale totale à 580 M$.
Selon La Presse, l’APM devra toutefois retourner en appel d’offres en raison de l’explosion des coût.
Projet d’envergure
Il faut rappeler ici que le nouveau terminal accroîtrait la capacité de gestion des conteneurs du Port de Montréal afin de répondre aux besoins croissants en matière de transport de marchandises et d’aider à maintenir la fluidité des opérations du port. La construction d’un nouveau terminal comprendra ainsi un quai de 675 mètres de long, y compris une aire d’approche pour les navires; un réseau ferroviaire relié aux voies actuelles de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN), y compris un point de transfert ferroviaire et un centre de transfert de marchandise, une route d’accès pour relier le terminal au réseau public, une cour servant à la manutention des conteneurs et un bâtiment administratif et un bâtiment d’exploitation. De plus, ce projet augmenterait de 55 % la capacité totale de gestion des conteneurs du port de Montréal.
Une fois terminé, le nouveau terminal devrait accroître la valeur annuelle des importations et des exportations manutentionnées au port, générant jusqu’à 140 M$ par année à l’échelle du pays.
Le projet attend toujours de recevoir l’aval du gouvernement fédéral, notamment de Pêches et Océans Canada, pour aller de l’avant. Un permis doit être octroyé en vertu de la Loi sur les espèces en péril. « Nous avions 300 conditions à respecter pour mettre le projet en branle, pour avoir le droit de commencer la construction, dont une touchant le chevalier cuivré. Cela fait plusieurs années que nous travaillons à remplir ces conditions. À ce sujet, nous avons soumis notre méthodologie de dragage des fonds afin de protéger le chevalier cuivré », explique M. Bird qui rappelle que l’équipe qui travaille sur ce projet de Contrecœur est entourée de plusieurs experts en environnement.
Par ailleurs, Geneviève Deschamps, présidente-directrice générale par intérim de l’Administration du port de Montréal, était heureuse de l’annonce du ministre Rodriguez. « Je tiens à remercier le gouvernement fédéral du précieux soutien financier apporté à notre grand projet d’expansion à Contrecœur, un investissement structurant pour la résilience économique du corridor Saint-Laurent-Grands-Lacs qui profitera à l’ensemble du Canada. Ce geste concret témoigne de la confiance du gouvernement et nous permet de consolider ce projet à une étape charnière de son développement », a-t-elle déclaré.
« Un jalon additionnel important a été réalisé avec cette importante annonce […] », affirme la mairesse de Contrecœur, Maud Allaire, également membre active de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Ce nouveau terminal est essentiel pour le gouvernement du Canada, afin d’améliorer la fluidité de la chaîne de logistique du transport et d’assurer la pérennité de la chaîne d’approvisionnement du Canada à long terme. Ce projet majeur créera de nombreux emplois au cours de la phase de construction et pendant l’exploitation. »