14 novembre 2023 - 08:15
Au tour des infirmières et des professionnelles de la santé de réclamer de meilleures conditions
Par: Stéphane Fortier

Pendant 48 heures, des professionnelles de la santé affiliées à la FIQ SPSME ont manifesté les 8 et 9 novembre derniers devant l’hôpital Hôtel-Dieu. Photo Stéphane Fortier| Les 2 Rives ©

Après le milieu de l’éducation et quelques corps de métier en santé le 6 novembre dernier, c’était au tour des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques de déambuler, pancartes et drapeaux en mains, devant les portes de l’hôpital Hôtel-Dieu de Sorel-Tracy, les 8 et 9 novembre derniers.

Ces professionnelles de la santé représentés par la FIQ SPSME (Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec et Syndicat des professionnels en soins de la Montérégie-Est) voulaient manifester, histoire de faire savoir au gouvernement Legault que ses offres à la table de négociations sont nettement insuffisantes. Seul le personnel œuvrant aux soins intensifs, aux soins obstétriques et aux urgences n’était pas sorti avec leurs collègues pour manifester leur mécontentement.
Au total, 4260 professionnelles en soins de la Montérégie-Est, dont environ 700 à Sorel-Tracy, ont exercé leur droit de grève pour 48 heures. « Les demandes sont pareilles partout, mais la réalité n’est pas la même selon les secteurs, nous dit Brigitte Petrie, présidente de la FIQ SPSME. On ne peut comparer Montréal à Sorel-Tracy, les enjeux sont différents. À Sorel-Tracy, on manque cruellement de personnel, on a plus de difficulté a obtenir de nouvelles embauches, à attirer des professionnels de la santé. Il ne fait pas oublier que nous sommes à l’extrémité de la Montérégie et il est plus difficile d’attirer du nouveau personnel », signale Mme Petrie.
Cette dernière nous rappelle que la pénurie de main-d’œuvre n’est pas un phénomène nouveau à Sorel-Tracy. On parle, dans ce cas-ci d’avant la pandémie, soit 2018. « C’est tellement rendu difficile que les jeunes ne veulent plus exercer le métier d’infirmier ou d’infirmière. Il n’y a pas seulement une pénurie de personnel, mais une pénurie de conditions de travail, déplore la présidente. Si on veut attirer plus de candidats, il fait rendre les conditions plus attrayantes. Il y a des infirmières auxiliaires qui gagnent moins que des préposés aux bénéficiaires. Nous avions négocié une prime pour patcher les trous », affirme-t-elle.

Au niveau salarial, les professionnels de la santé demandent un ajustement en tenant compte du taux d’inflation. « S’il veut régler la négociation, le gouvernement doit absolument bonifier son offre salariale en tenant compte de l’inflation et, je le répète, offrir des conditions de travail qui vont attirer et retenir les professionnelles en soins dans le réseau », prévient-elle.
Pour elle, la balle est maintenant dans le camp du gouvernement et d’autres journées de grève pourraient être organisées si rien ne bouge à la table de négociation. Effectivement, les infirmières prévoient de nouveau débrayer les 23 et 24 novembre prochains.
Répercussions
Le CISSS de la Montérégie-Est, de son côté, assure que les cas urgents et semi-urgents ont été maintenus, tout comme les chirurgies oncologiques. « Comme les journées de grève étaient connues, nous avons adapté les horaires. Certaines interventions n’ont tout simplement pas été prévues. Malgré tout, certaines interventions ont dû être annulées comme elles étaient prévues depuis longtemps. Au total, de 30 à 35 % des interventions ont été reportées ou annulées », explique Caroline Doucet, conseillère aux relations médias au CISSS de la Montérégie-Est.
Rappelons qu’au cœur des priorités des professionnelles en soins se trouve le salaire, mais également la conciliation vie personnelle-travail et, bien sûr, la surcharge de travail.

image
image