14 novembre 2023 - 08:37
Entretien avec un équipement de hockey
Par: Stéphane Fortier

Le journaliste Stéphane Fortier a déjà publié un livre rempli d’entrevues avec des objets. Il récidive en publiant un entretien humoristique avec un objet chaque deux semaines dans le journal Les 2 Rives. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

La saison de hockey bat son plein pour la plupart des ligues amateurs et le journaliste pas bien dans sa tête a profité d’un match des Éperviers au Colisée Cardin pour jaser avec un équipement de hockey.

Journaliste : Wow! Les poches sont pas mal plus grosses que dans mon temps. Commençons donc par le plus important, le patin. Je vois que vous êtes deux. Vous avez trouvé lame sœur, Ah! Ah! Ah! Ah!

Patins : À ce que je vois, vous avez un sens de l’humour aiguisé. Comme journaliste, vous devez être plus fort sur le potinage que sur le patinage.

J : Ah! Des pads. J’imagine que votre chanteur préféré, c’est Jambières Ferland.

Pads : Très drôle. Tu sauras que ces temps-ci, j’ai le moral bas. J’en ai par-dessus la tête. En passant, vous avez oublié votre veste hier.

J : Ma vestiaire? Quant à vous le bâton, si vous jouiez dans une ligue pour personnes âgées, je suppose que vous seriez un bâton de vieillesse. Avez-vous du succès?

Bâton : C’est mon but. D’ailleurs, le personnage historique qui m’a le plus inspiré est le général de Goal. Tu vois le tableau?

J : Oui, oui, je le vois. C’est plein de X et O. Vous semblez enrhumé.

Bâton : Tape pas sérieux? Non. Enrubanné. C’est le côté sombre de ma vie. Des fois, j’ai l’air d’une momie. En passant, tu sais que si j’étais en France, je serais une crosse?

J : Avec un nom comme ça, je n’accepterais pas vos chèques.

Bâton : Ouais. Ce serait un cross-check.

J : Comment va votre vie sexuelle? Aweille, Shoot!

Bâton : Je porte la Flambeau bien haut, mais ma blonde voudrait que je score plus souvent. Il faut dire que ça fait longtemps que je ne lui ai pas fait une passe.

J : Que ferez-vous à la fin de votre vie utile?

Bâton : Je serai probablement un tuteur dans un jardin. Ou travailler chez Bâton rouge.

J : Mais vous n’êtes même pas rouge.

Bâton : Attends de me voir après avoir brassé de la soupe aux tomates.

J : Si vous pouviez manger du fast food, que choisiriez-vous?

Bâton : Une rondelle.

J : Pourquoi pas un filet? En attendant, en musique, on m’a dit que vous aimiez les vieux groupes rock.

Bâton : Oui, j’aime beaucoup le groupe Stick.

J : Mais, heu, c’est Styx! Et les films? Je suppose que vous avez aimé Slap Shot?

Bâton : Évidemment. Mais je me demande si, dans l’ancien temps où les jeunes utilisait une bouse de cheval en guise de rondelle, on n’appelait pas ça des Slap shit.

Puck! Puck! Puck!

J : Entrez, c’est ouvert. Et vous êtes?

JS : Jock, mais tout le monde m’appelle Jack. Je suis un support athlétique.

J : On m’a dit que vous étiez quelqu’un de gêné.

JS : Oui, mais je me suis finalement décidé à sortir de ma coquille. Hé! Paulette!

J : Qui appelez-vous?

JS : Ma petite amie. Vous savez, elle en a pas mal sur les épaules, en plus des pellicules. Et chez nous, c’est elle qui porte la culotte. En plus, c’est tellement important pour elle qu’elle se Centre Bell. Elle aime se regarder dans la glace. Regardez-le, lui, il vient de l’île aux coudes.

J : Et vous. J’ai entendu dire que vous étiez un amateur de poésie.

Gants : J’adore Émile Nelli-gants.

J : Et que vous regardiez la télé.

Gants : De moins en moins. Je trouve qu’il y a trop de fusillades.

J : Bon ben moi, j’en ai plein mon casque. J’espère que c’est hockey pour vous.

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