22 novembre 2023 - 09:36
Daniel Hertel-Cournoyer a choisi d’exorciser les épreuves de sa vie
Par: Stéphane Fortier

Daniel Hertel-Cournoyer pose devant son présent, lui qui tient une partie de son passé dans les mains. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Le Sorelois Daniel Hertel-Cournoyer, bien connu comme directeur de la Galerie du parc Royal, vient de publier A Pin-Striped Suit, un livre racontant les divers soubresauts de son parcours alors qu’il travaillait dans la diplomatie.

L’auteur a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis. « J’ai été élevé aux États-Unis et j’y ai fait mes études. La plus grande partie de mon existence s’est déroulée en anglais, ce qui explique pourquoi je publie d’abord mon livre en anglais », justifie Daniel Hertel-Cournoyer.

Celui qui gagne sa vie comme artiste maintenant a travaillé pour l’Office du Tourisme du Canada dans les années 1970 à Ottawa, un temps, mais aussi à Philadelphie.

« À Ottawa, on a commencé par me dire que si je rédigeais mes rapports en français, on ne les lirait pas. Si on ne lit pas les rapports que rédige un fonctionnaire du gouvernement, ça ne va pas bien. À un autre moment, je me suis rendu dans un bar de la ville et une collègue de travail m’a vu en train de danser avec un homme. Je ne sais trop ce qu’elle faisait là, c’était clairement un bar gai. Elle l’a ensuite dit à tout le monde dans le département. À partir de ce moment, j’ai vécu un enfer. Ils ont tout fait pour me sortir du staff du gouvernement. Jusqu’en 1990, c’était la politique en cours au gouvernement de sortir les gais du système gouvernemental », relate-t-il.

Injustices

Basé plus tard à Philadelphie, œuvrant toujours pour le gouvernement canadien, il soutient avoir connu son lot de frustrations. Même s’il croyait avoir accompli du bon boulot, comme avoir réussi à convaincre les entreprises touristiques à faire de Montréal une destination pour les bateaux de croisière (son dernier projet), il était toujours vertement critiqué. Il mentionne avoir vécu beaucoup d’injustices au cours de travail de diplomate. Il dit avoir souffert de rejet social et n’avoir jamais été apprécié à sa juste valeur.

C’est en 1983 que Daniel Hertel-Cournoyer décide d’écrire, d’une certaine façon, ses mémoires. Il raconte ainsi en détail les histoires folles qui ont formé son expérience de la vie dans la vingtaine, de l’étudiant en droit en passant par le veuf, le bon moment et les mauvais acteurs, en cours de route. Des histoires en hauteur aux histoires sous la surface, il laisse les faits frapper le ventilateur et dégager l’air. Les enseignements pour tous sont inclus. Pas de retenue.

Mais pourquoi attendre si longtemps pour sortir ce livre? « À cette époque, écrire ce livre s’est avéré une thérapie pour moi. Je le publie parce que j’arrive à la fin de ma vie, et ce qui s’y passe est encore au goût du jour, encore très actuel. Il y a des choses qui ne changent pas. Ce que j’y raconte est très personnel. J’amène le lecteur dans mon monde. J’y suis très authentique parce que je considère que cela donne de la crédibilité au livre. Ça se lit comme un roman, mais c’est du vécu », nous dit l’auteur.

Après avoir souffert de la maladie et s’être ressourcé en Floride pendant sept ans, Daniel Hertel-Cournoyer, en plus d’avoir accompli divers travaux en rénovation, à l’époque, s’est lancé dans la photographie où il a connu passablement de succès, puis dans la peinture. Grâce à ces deux passions, il est devenu un artiste reconnu internationalement.

Une version française est en cours de réalisation et elle sortira en 2024. En attendant, on peut se procurer la version anglaise à sa galerie située au 51B, rue George à Sorel-Tracy ou se le procurer en ligne.

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