Du 8 au 14 décembre prochain, le Front commun sera en grève. À moins d’une entente, toutes les écoles de la province seront à nouveau fermées, dont celles du Centre de services scolaire (CSS) de Sorel-Tracy ainsi que le Cégep de Sorel-Tracy.
Les trois syndicats des enseignants, des professionnels et des employés de soutien du Cégep conservent un bon moral.
Du côté des employés de soutien, qui sont affiliés à la CSN, la situation paraît toutefois plus précaire financièrement. « C’est difficile! Le salaire moyen d’un employé de soutien de l’État est de 26 484 $. On apprend, dans La Presse, que 12 % d’entre nous utilisent les banques alimentaires. Je ne l’ai jamais fait, mais cette fois, j’y pense sérieusement. J’ai plusieurs bouches à nourrir et nos salaires ne suffisent plus. Bref, un dur moment à passer. En espérant que ça vaudra le coup », détaille la présidente du syndicat des employés de soutien, Isabelle Beaulieu.
Du côté des enseignants affiliés à la CSQ, le président du syndicat, Louis-Philippe Paulet, est moins alarmiste. « Des professeurs précaires ont demandé d’avoir leur prestation rapidement », indique-t-il. Munis d’un fonds de grève local, les enseignants qui ont fait quatre heures sur les lignes de piquetage ont reçu 350 $ pour les 3,5 premières journées. Pour les cinq prochains jours, ils recevront 80 $ par journée de piquetage. La CSQ peut aussi faire des prêts sans intérêts jusqu’à l’équivalent d’une paie nette.
Selon la présidente du syndicat des professionnels affiliés à la CSQ, Mélissa Bourgault, certains membres du Collège éprouvent de l’angoisse et du stress financier face à la troisième séquence de journées de grève. « Tous sont prêts à faire un sacrifice afin que leurs conditions de travail soient améliorées. Enfin, tous les membres sont d’accord avec le fait qu’il faut demeurer solidaires à nos convictions », mentionne-t-elle. Les professionnels sont munis d’un fonds de grève local et d’un autre provenant de la CSQ.
CSS de Sorel-Tracy
Du côté du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu affilié à la CSQ, la situation financière de certains enseignants peut s’avérer précaire, faute de fonds de grève. « On n’a pas de fonds local, prévient la présidente du Syndicat, Lisette Trépanier. Mais jusqu’à présent, je n’ai pas entendu d’histoires d’horreurs financières chez nos membres. On est quand même conscients que ce sera difficile pour tout le monde, mais les enseignants sont prêts à faire des sacrifices. On doit envoyer un message fort au gouvernement. »
La présidente du syndicat des employés de soutien du CSS de Sorel-Tracy, Maggie Bussières, admet que certains membres ont des questionnements financiers, alors que les Fêtes arrivent. Elle mentionne néanmoins que les membres ont accès à un fonds de grève avec la CSN, qui est disponible après cinq jours de grève consécutifs. « Pour les prochains jours, il sera disponible. Ça ne remplace pas un salaire, mais ça aide. Les gens sont très motivés et ils veulent des meilleures conditions », explique-t-elle.
Quant au Syndicat des professionnels de l’éducation Richelieu-Yamaska affilié à la CSQ, la déléguée Caroline Lambin-Himbeault admet que certains membres partagent des inquiétudes salariales et familiales. « Encore cinq jours de grève cette semaine, c’est l’équivalent d’une semaine de salaire coupée. On ne le fait donc pas de gaieté de cœur. Certains membres s’inquiètent aussi pour la réussite scolaire de leurs enfants. Mais ils sont motivés et ils ressentent l’appui de la population », détaille-t-elle. Le Syndicat possède un fonds de grève local. Les membres devraient obtenir un appui financier d’ici le temps des Fêtes.
Santé : CSN et FIQ
Quant aux employés de la santé, la vice-présidente générale de la CSN en Montérégie-Est, Micheline Charron, admet que certains membres sont inquiets de voir le conflit s’éterniser, eux qui seront aussi en grève avec le Front commun, du 8 au 14 décembre. « Je peux comprendre les inquiétudes, mais on a un fonds de grève, prévient-elle. On le fait pour notre futur et pour nos conditions de travail. Ça vaut la peine de se battre », assure-t-elle.
Du 11 au 14 décembre, les professionnelles en soins de la Fédération interprofessionnelle de la Santé (FIQ) et le Syndicat des professionnelles en soin de la Montérégie-Est (SPSME) seront en grève. La présidente, Brigitte Petrie, soutient que l’aspect financier n’est pas un enjeu majeur pour ses membres. « Ils ne vivent pas une coupure de revenu complète comme les enseignants parce qu’ils s’alternent sur la ligne de piquetage pour continuer de travailler et assurer les services essentiels », explique-t-elle.
Elle affirme d’ailleurs que ses membres sont « très motivés », malgré le froid et le temps des Fêtes qui arrivent rapidement.