Jean-Pierre St-Martin, qui a surtout œuvré dans le milieu de la presse écrite, se définit comme un photographe d’époque et certainement pas commercial. Ses photos racontent véritablement l’histoire de la région des années 1970 à 2000. « J’ai débuté en 1976 au journal La Voix métropolitaine et en 1978, je me suis joint au journal Les 2 Rives où je suis resté 35 ans », nous dit d’abord Jean-Pierre St-Martin qui a touché à tout, sauf peut-être les sports, qui, comme il le dit lui-même, n’étaient pas vraiment son créneau.
« J’ai toujours voulu représenter la réalité des événements telle qu’elle était. Mes photos n’ont jamais été retouchées et elles sont le reflet de chaque période où elles ont été prises », énonce le photographe.
Celui-ci ne se contentait pas de prendre des clichés des événements, qu’ils touchent la politique, les faits divers, les manifestations ou autres scènes de rue, mais aussi des gens présents sur place, histoire de donner une vocation sociale, voire même sociologique, à ses sujets. « C’était important pour moi, parce que cela permettait, entre autres choses, aux journalistes de mieux décrire les événements. J’étais leurs yeux », explique-t-il.
Au cours de sa carrière, il a été témoin de plusieurs drames humains qu’il a tenté le mieux possible de représenter sur ses clichés.
En 2021, Jean-Pierre St-Martin a laissé un premier legs de documents, composés de photos qui valent au bas mot, pas moins de 165 000 $. Le deuxième don de photos, qui a été fait cette année, a une valeur, lui, de 275 000 $.
Au fil des années, ses photos ont fait l’objet de nombreuses expositions et ont servi pour des calendriers, des livres anniversaires et historiques.
Mais pourquoi en faire don à la Société historique? « J’avais 60 caisses de documents, plus de 100 000 photos et j’en ai encore. Elles sont toutes classées et identifiées. Je considère avoir une obligation d’histoire et je voulais qu’elles soient conservées dans des conditions qui permettent de les conserver, et ce, en toute sécurité. Je voulais aussi qu’elles soient accessibles au public », justifie Jean-Pierre St-Martin, qui souhaite tenir, éventuellement, une exposition et publier un nouveau livre.
Un legs de grande valeur
Geoffrey Shayne Packwood, le directeur général de la Société historique Pierre-De Saurel, se dit heureux de pouvoir compter sur le legs du photographe Jean-Pierre St-Martin. « Nous avons fait deux acquisitions, soit une en 2021 et l’autre tout récemment en 2023. La première contenait pas moins de 39 716 documents iconographiques, soit des photos, des négatifs, des positifs et des planches contacts. On parle ici d’images datant de la période de 1977 à 2002 », explique M. Packwood.
À la Société historique, le fonds Jean-Pierre St-Martin est considérable et se veut un véritable témoignage des événements de la région, selon le directeur de l’organisme. « En 2023, nous avons fait une deuxième acquisition comprenant 39 548 documents datant de la période de 1979 à 2005. Dans un contexte de préservation de mémoire collective, du patrimoine, c’est un legs important », croit M. Packwood.
Ce dernier se désole de constater que beaucoup de documents semblables se sont perdus au fil des années. « Sans les archives de photographes comme M. St-Martin, beaucoup d’éléments de notre histoire seraient perdus », admet Geoffrey Shayne Packwood.