Chargée de la sécurité auprès d’une multinationale québécoise spécialisée dans la fabrication de chenilles en caoutchouc pour des chars militaires, Maïa se voit aux prises avec des complotistes chinois défavorables au transfert des activités de l’entreprise de la Chine vers Singapour. Cette histoire se déroule en pleine crise de l’ingérence chinoise dans les élections canadiennes.
Le contexte de cette histoire fictive, choisi par Rober Delisle, est donc tout à fait d’actualité. La vie de Maïa sera constamment en danger. « Maïa est une femme très indépendante et capable de se défendre et… elle est dangereuse », lance Roger Delisle, d’entrée de jeu.
« Pour moi, Maïa n’est pas un personnage, mais une vraie personne. J’embarque dans Maïa comme si c’était moi. Je ne me considère pas comme un écrivain, mais comme un décrivain, car je décris ce Maïa vit », explique-t-il.
Nul n’est prophète…
Étrangement, les romans de Roger Delisle sont publiés en France, car ils sont très populaires là-bas. « Un lecteur de Paris m’a avoué qu’il était tombé en amour avec Maïa et il désirait que je la lui présente. Même si je considère Maïa comme une vraie personne, je lui ai répondu que c’était impossible, car Maïa est seulement dans ma tête », de raconter l’auteur.
Incidemment, Roger Delisle doit beaucoup à Hélène Babouat, une amie française qui l’a grandement aidé dans la publication de ses romans dans l’hexagone. « Elle m’a, entre autres choses, appris que certaines expressions québécoises risquaient de ne pas passer en France et ne seraient pas nécessairement comprises », justifie M. Delisle.
Roger Delisle a appris, au fil de ses neuf romans, qu’il était important de faire preuve de rigueur quand il est question de décrire un avion, par exemple, ou un pays. « Quand on écrit ce genre de roman, il faut bien connaître son sujet, car on ne sait jamais qui va te lire. Dans le roman, par exemple, un ami de Maïa meurt, ce qui a déçu bien des lecteurs qui auraient voulu que je le sauve, mais un médecin m’a écrit et m’a confirmé qu’il ne pouvait faire autrement que de décéder », raconte M. Delisle.
Son précédent roman, Rancœur, avait été publié en 2020. Pourquoi ce délai de trois ans entre les deux romans? « Après le décès de ma femme, j’ai arrêté d’écrire. J’avais tout de même Frayeur dans la tête, mais il me manquait des informations (toujours la rigueur) pour l’écrire », admet-il.
Frayeur s’avère possiblement son dernier roman, mais il est possible que le personnage de Maïa Aselyn revive au petit écran dans l’avenir. Mais pour l’instant, le projet demeure hypothétique.
En attendant, le roman Frayeur est disponible en version numérique (on peut se le procurer en ligne) et le sera en version papier d’ici Noël dans toutes les librairies.
