9 janvier 2024 - 08:19
Un Contrecœurois rend un vibrant hommage à sa mère
Par: Stéphane Fortier

Joseph A. Soltész nous montre le livre dans lequel il rend hommage à sa mère. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Dans un ouvrage intitulé Écrire sur ma mère, reflet d’un époque, édité aux Éditions Le Vieux Fort, un Contrecœurois, Joseph A. Soltész, a écrit, comme 12 autres personnes sollicitées à cet effet, un vibrant hommage à sa maman qui a dû composer avec un parcours habité de nombreux soubresauts.

Dans ce livre, on peut découvrir, donc, des témoignages poignants de 13 personnes qui parlent de leur mère, des exposés aussi différents les uns des autres. « C’est l’éditeur Albert Juneau qui m’a sollicité pour participer à cet ouvrage. Il a pensé à moi parce que ma mère, une Hongroise, était la seule mère étrangère du bouquin et savait qu’il y aurait des choses intéressantes à raconter », mentionne d’abord M. Soltész, lui-même né en Hongrie.

Sa mère, qu’il appelle Édesanyánk (en hongrois notre chère mère) a eu six enfants, nés en Hongrie d’abord, en Autriche ensuite puis en France. « Elle a dû quitter le pays en pleine guerre, en 1944 pour l’Autriche. En Autriche, beaucoup d’Américains débarquaient et je me suis faufilé près d’un camion militaire. J’ai reçu une tablette de chocolat et ma mère m’a surpris. Baffe colossale. J’avais enfreint les règles de sécurité. J’avais 2 ans et je m’en souviendrai toujours », relate M. Soltész.

Musicienne de profession, la mère de Joseph n’a jamais pu trouver de boulot une fois rendue en France, les étrangers n’étant pas favorisés. Mère monoparentale, elle est retournée en Autriche pour gagner sa vie.

« À l’époque, les femmes ne se séparaient pas. Elle a dû jongler avec cette situation. Elle a fait preuve de beaucoup de courage. Elle s’est sacrifiée pour ses enfants. C’est incroyable ce par quoi elle est passée », soutient M. Soltész.

Édesanyánk a dû retourner en Autriche pour enfin sortir de son indigence professionnelle. Elle est engagée dans des écoles de musique dignes de son rang et retrouve la famille d’adoption qu’elle avait connue lors de son premier exil. Elle tombe malade, mais elle est soignée par une de ses filles qui est médecin. La mère de Joseph A. Soltész mourra finalement centenaire en 2019.

Quant à lui, il a émigré au Canada. La famille s’étant scindée plusieurs morceaux. « Je suis arrivé à Sorel en 1967 et j’ai fait ma thèse », de dire celui qui vit à Contrecœur depuis quelques années.

Sorti en novembre dernier, le livre Écrire sur ma mère, reflet d’une époque est disponible en librairie.

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