17 janvier 2024 - 08:47
Il manque de familles d’accueil dans la région
Par: Stéphane Fortier

Michel Duperron, chef de service du secteur ressource pour le territoire du CISSSME. Photo gracieuseté

Actuellement, dans la MRC de Pierre-De Saurel, on compte 36 familles d’accueil, mais il en faudrait plus, beaucoup plus, selon Michel Duperron du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie Est (CISSSME).

Toutes les semaines, le CISSSME, par le biais de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), peine à placer les enfants dans une bonne place significative pour eux. Il y a 900 familles d’accueil au total en Montérégie-Est et 1450 enfants sont accueillis, mais ce n’est pas suffisant.

Familles d’accueil

Il y a deux types de familles d’accueil, soit la famille régulière ou de proximité et il y a des besoins dans les deux cas. Sur les 36 familles d’accueil, on en compte 13 qui sont régulières, dont 10 en dehors de Sorel-Tracy, soit dans le reste de la MRC de Pierre-De Saurel. Les 23 autres sont des familles de proximité. La famille de proximité exerce ses activités auprès d’un enfant qui lui est confié en raison de liens significatifs déjà présents entre cet enfant et la personne physique constituant la ressource.

« On parle ici d’une famille qui, souvent, connaît l’enfant à prendre en charge », explique Michel Duperron, qui ajoute que certaines familles de proximité deviennent plus tard des familles régulières.

« Quand le jeune quitte la famille de proximité, la famille ferme, contrairement à la famille régulière qui est une ressource qui ne ferme jamais », explique Michel Duperron.

Une famille d’accueil régulière peut accueillir deux personnes, parfois trois. Et il va de soi que les familles d’accueil sont rétribuées selon le degré de difficulté et de l’accompagnement qui va être fait auprès de l’enfant, et que les dépenses générées par les besoins des enfants, le côté vestimentaire, par exemple, sont remboursées.

Qui sont-ils?

Les jeunes accueillis dans les familles d’accueil sont âgés de 0 à 17 ans. Ils ont vécu des difficultés dans leur milieu familial, soit de la négligence, du rejet, des abus physiques ou des abus sexuels. Ils peuvent également présenter des troubles sérieux de comportement et des problèmes au plan affectif et social ou démontrer un retard dans leur développement.

Ils ont besoin de compter sur une famille bienveillante en matière de soins, d’écoute et d’accompagnement. Plus spécifiquement, ils ont besoin d’un milieu sécuritaire, sécurisant, stable, prévisible en matière de routine et de constance où ils sont valorisés et compris afin qu’ils puissent se sentir en confiance avec vous et votre famille.

Y a-t-il une longue liste de jeunes en attente pour une famille d’accueil? « Il ne peut pas y avoir de jeunes en attente. Le jeune a besoin d’être déplacé dans un endroit loin de chez lui. On ne peut le laisser dans une situation malsaine ou en danger, c’est la raison pour laquelle on a tant besoin de familles d’accueil. Le minimum, c’est de disposer de cinq à six familles régulières », souligne M. Duperron.

Critères d’admissibilité

Plusieurs personnes croient qu’ils ne remplissent pas les conditions pour accueillir un enfant ou un adolescent et qu’il faut abandonner son travail pour s’y consacrer entièrement, ce qui est faux. Que les personnes soient seules ou encore en couple, c’est possible de devenir une famille d’accueil.

« L’important, c’est d’avoir du temps, de l’énergie, de l’attention, de l’amour ainsi qu’un milieu de vie adéquat à offrir à un enfant ou un adolescent. C’est également primordial d’avoir une stabilité personnelle, professionnelle et financière, indique Michel Duperron. Toutes les offres sont recevables. Il ne faut pas que les candidats se mettent des bâtons dans les roues. Bien sûr, on a des attentes sur les motivations, sur les habiletés des candidats. On regarde le plumitif (dossier criminel), cela va de soi. Mais encore là, autrefois, dès qu’une personne avait un dossier criminel, peu importe la raison, c’était non. Maintenant, on analyse les raisons du plumitif. Si, par exemple, une personne a un dossier d’alcool au volant qui date de 30 ans et qu’il n’a pas eu de problème depuis, on peut l’envisager. Si c’est un dossier qui date d’un an, on ne le prendra pas. C’est le même genre de dossiers, mais c’est une autre analyse. »

« On examine de près les lieux où l’enfant va être accueilli, voir si l’enfant sera en sécurité, s’il jouira du confort adéquat. Pour des enfants de 0 à 6 ans, le milieu d’accueil doit disposer d’une cour clôturée. Un espace clôturé peut aller. Pas besoin de clôturer un vaste terrain », conclut-il.

Pour en savoir plus, on se rend au https://www.santemonteregie.qc.ca/services/devenir-famille-daccueil-pour-enfants-et-jeunes.

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