Chaque mois qui passe nous rapproche du moment où ces installations seront en activité. Les investissements sont évalués à 1,4 milliard $. Le Port de Montréal le qualifie lui-même de « plus grand projet de l’histoire de l’Administration portuaire de Montréal ». Tout ça pour une raison très simple, les installations actuelles du Port de Montréal arrivent au maximum de leur capacité. Il faut consolider le corridor du transport des marchandises et le rôle de moteur du développement économique de la grande région de Montréal que joue le Port de Montréal; le transport maritime est au cœur du commerce international.
Le terminal de Contrecœur permettra au Port de Montréal d’augmenter de 55 % le nombre de conteneurs qui y transitent chaque année, c’est plus d’un million et demi de conteneurs qui passeront par Contrecœur.
Le fait qu’autant de conteneurs transitent dans notre coin fera en sorte que 1200 camions par jour y circuleront. Ces camions ne pourront tout simplement pas encombrer les autoroutes 30 et 20 déjà surchargées dans la zone de Boucherville, Saint-Bruno et Sainte-Julie. D’où l’importance pour nous de faire ouvrir l’autoroute 30 vers l’est en direction de la 55. On en parle depuis des années et ça ne bouge toujours pas. Qui prendra le lead pour que ça débloque? C’est clairement une question de volonté politique. Et le temps joue contre nous.
En pleine transition écologique, la route ne peut être la seule option, bien sûr. Le projet du Port à Contrecœur prévoit aussi une cour ferroviaire. Près du fleuve, notre région pourra également offrir des occasions de cabotage pour de la distribution au Québec. Comment y arriver?
Gérer le déplacement de millions de conteneurs nécessitera des installations de toutes sortes pour les entreposer et en tirer avantage. Nos leaders dans le domaine, en commençant par Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS), appuyé par les élus de la région, ont l’ambition d’attirer sur notre territoire des entrepôts logistiques à valeur ajoutée. C’est la bonne voie, l’espace disponible pour le développement industriel, relativement limité dans la région, ne doit pas être « gaspillé » par la construction de grands garages qui ne viseraient qu’à entreposer des conteneurs. Ce serait de l’espace perdu. Comment créer les maillages nécessaires avec les entreprises de la région pour que la fonction logistique apporte des retombées aux entreprises de la région? C’est là qu’on parle de stratégie et c’est là que le leadership est important.
Intégrer Sorel-Tracy et la région dans la Stratégie maritime du gouvernement du Québec est essentiel et nous aidera à identifier nos priorités en termes d’infrastructures.
Un exemple? Le pont Turcotte. On pense surtout à l’impatience des automobilistes et des transports lourds devant les délais. Mais si on veut qu’une entreprise qui s’installerait dans le parc industriel Ludger-Simard puisse transporter les grandes pièces utiles à la construction navale, il faudra bien qu’il s’ouvre, ce pont, pour les laisser passer. Et on ne peut pas se permettre de retard pour ça. Ça urge!