« J’ai passé cinq belles années ici. C’est le fun de revenir et de voir comment le programme de football et les installations ont progressé. C’est ici qu’Harold [Turbide] et Serge Lafrenière m’ont demandé de coacher à la fin de mon secondaire 5. Il manquait un coach des receveurs chez les benjamins. C’est à ce moment-là que tout a commencé », a confié le principal intéressé, quelques minutes avant de prendre la parole devant un auditorium de jeunes attentifs.
Le cheminement de Mathieu Pronovost comme porteur de ballon est glorieux : champion du Bol d’Or à Trois-Rivières en 2001 et membre actif des Carabins en 2003-2004. Mais c’est surtout sa carrière d’entraîneur qui l’a amené où il est aujourd’hui. S’il est entraîneur de la ligne offensive des Carabins depuis 2017, il a gravi peu à peu les échelons depuis 2006 avec les Polypus, le Collège Champlain-Lennoxville et l’Université de Sherbrooke. « Le coaching est venu naturellement. J’ai toujours voulu être professeur d’éducation physique et travailler dans le sport », a-t-il indiqué.
Un message de persévérance
Le 9 février, Mathieu Pronovost a fait monter sur scène, avec lui, un de ses joueurs de ligne offensive, le Beauceron Adam Lachance. Ensemble, leur discours devant les élèves a surtout porté sur la persévérance, d’autant plus que ce rendez-vous avait lieu dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire.
« J’ai vu que les taux de graduation pour les garçons se sont améliorés au cours des dernières années à l’ESFL, mais ça reste un défi de voir les jeunes garçons graduer en cinq ou six ans. On veut leur envoyer un message auquel je crois. […] J’ai été 16 saisons sans gagner de championnat avant cette année. Est-ce que c’était 16 ans d’échecs? Non. Le sport étudiant t’amène à devenir une meilleure personne et une meilleure version de soi-même avant tout », assure-t-il.
« Bien sûr, on va aussi parler de notre championnat, poursuit-il en riant. On va parler de ce qui s’est dit dans notre vestiaire quand nos portes sont fermées. Pas tout ce qui s’est dit, mais un bout quand même! »
De son côté, Adam Lachance, qui étudie pour devenir enseignant, s’est dit heureux de parler de persévérance scolaire auprès des jeunes. « J’ai commencé à coacher en secondaire 3. Pour moi, redonner à la communauté, ç’a toujours été nécessaire. Parfois, il y a des jeunes qui vont leur manquer une petite motivation pour aller plus loin dans la vie. Si on peut leur donner, on va le faire. »
Troisième visite de la Coupe Vanier
Harold Turbide, qui a entraîné Mathieu Pronovost comme joueur il y a plus de 20 ans, recevait la Coupe Vanier pour une troisième fois entre les murs de l’ESFL. Dominic Noël, demi-défensif du Rouge et Or, l’avait gagnée au début des années 2010 et Danny Maciocia, entraîneur-chef des Carabins, l’avait apportée en 2014 à Sorel-Tracy.
« C’est une belle journée, lance M. Turbide. On accueille des p’tits gars de sixième année, on a un autobus de gars de l’école Bernard-Gariépy qui vient voir ça. C’est une belle opportunité pour ces jeunes. Mathieu et moi, on a gardé une très belle relation. C’est la base de mon coaching de garder de belles relations avec d’ex-joueurs, c’est important pour moi. »
« Un rendez-vous comme aujourd’hui, c’est important parce qu’on peut donner une raison d’y croire à ces jeunes, poursuit M. Turbide. On ne peut plus dire à un parent qu’il n’y a pas d’espoir que leur enfant joue dans la NFL. Ça se peut! Sidy Sow, qui joue pour les Patriots, a joué à l’école J.-H. Leclerc (Granby), on a coaché contre lui. Matthew Bergeron [joueur de ligne des Falcons d’Atlanta dans la NFL] a joué à Victoriaville, chez lui. Il faut y croire! Tous les chemins mènent où tu veux si tu persévères et que tu réussis à l’école », conclut-il.