C’était l’occasion de constater le chemin parcouru tout en entendant les excellentes questions des citoyens et les réponses qui leur ont été données. Les préoccupations des citoyens sont importantes et il faut en tenir compte pour l’avenir.

En 2024, peut-on imaginer faire cohabiter des visions d’avenir respectueuses de l’environnement avec les intérêts, complètement légitimes, de promoteurs immobiliers qui souhaitent profiter du besoin de construction d’habitations de tous types dans une ville qui veut se sortir d’une pénurie de logements?

Cette question avait été posée lors de la campagne électorale à la mairie de Sorel-Tracy en novembre 2022. Patrick Péloquin défendait l’encadrement du développement immobilier au profit de l’environnement, devant Jean Cournoyer qui, avec le soutien d’autres promoteurs, dénonçait le peu d’empressement de la Ville à soutenir les projets immobiliers.

À les écouter durant la campagne, on a eu l’impression qu’il s’agissait de deux visions irréconciliables, de deux camps qui se regardaient comme des chiens de faïence sans s’entendre.

Y a-t-il une différence entre le débat politique d’une campagne électorale et l’épreuve de la réalité? Le projet résidentiel de 760 logements permet sûrement à chaque camp de marquer des points.

Il y a un peu de piquant à constater que la Ville est maintenant dirigée par Patrick Péloquin et que le promoteur de ce projet de 760 logements soit Jean Cournoyer.

Le projet de Construction 2000 et des Habitations Raymond Guay en est un d’envergure qui aura un impact sur le secteur. Les citoyens de la rue des Muguets ont exprimé leurs inquiétudes devant ce voisinage qui changera le visage de leur quartier. On les comprend.

Avec ses outils de planification d’aménagement du territoire et d’urbanisme, la MRC de Pierre-De Saurel et ses municipalités, dont la Ville de Sorel-Tracy, doivent réussir à combler l’écart entre la protection des milieux naturels et la réalisation de projets résidentiels dont la région a besoin.

Le règlement qui était en consultation est peut-être la synthèse des réponses aux intérêts en jeu. Il faut développer, mais il faut développer harmonieusement. Ce règlement est-il la preuve que Patrick Péloquin avait raison en se présentant comme le défenseur d’une action qui concilie le respect de l’environnement et des milieux de vie et la possibilité de réaliser des projets résidentiels portés par des promoteurs qui veulent les voir se réaliser?

D’une certaine façon, avec le projet qu’il a présenté, Jean Cournoyer donne raison au maire Péloquin. Le promoteur a fait de vrais efforts pour protéger les milieux humides, l’intégrité d’un ruisseau et la préservation de boisés.

Les dernières élections à la mairie ont vu l’affrontement entre deux camps, mais la réalisation prochaine du projet de 760 logements nous amène à croire qu’il n’y a plus qu’un seul camp : celui d’une Ville capable de soutenir un développement résidentiel soucieux de son impact sur l’environnement. Une avancée qui sert à tous et dont on se félicitera à terme. Souhaitons-le.