Si la situation est globalement meilleure au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord, les écarts se creusent de plus en plus entre les plus riches et les plus pauvres de notre société. Ces écarts ont des effets structurants qui devraient nous inquiéter : on constate de graves inégalités sociales de santé, un accès plus difficile à l’éducation en général et à l’enseignement supérieur en particulier, une fragilité plus grande devant les effets de l’inflation, un endettement plus élevé, un accès moins facile au logement et aux services et même des différences quant à l’espérance de vie. Un appauvrissement qui, malheureusement, se transmet trop souvent d’une génération à l’autre.
Ces écarts sont directement liés à nos façons de produire et de consommer et qui ont aussi généré les bouleversements climatiques qui s’accélèrent. Nous savons pourtant qu’il aurait fallu diminuer depuis longtemps les gaz à effet de serre et stopper l’exploitation abusive des ressources de la planète.
Incapable de réduire les changements climatiques, il nous reste à nous y adapter.
Ce que nous dit la campagne Maintenant la transition Pierre-De Saurel est simple. Dans cette transition qui s’engage, il faut à tout prix éviter que l’adaptation aux changements climatiques rende plus précaires encore les conditions de vie des personnes les plus vulnérables.
Un exemple bien simple : dans notre région, les gens aux revenus les moins élevés résident souvent dans des logements mal isolés. Durant les grandes chaleurs, qui risquent de se multiplier à l’avenir, l’air devient étouffant à l’intérieur et a des effets très dommageables sur la santé, surtout si elle est diminuée par d’autres conditions.
L’appel à une transition socioécologique arrive au moment de l’annonce d’un soutien financier important à l’ensemble des MRC du Québec : 500 millions $ sur trois ans pour la préparation de Plans climat qui visent justement à soutenir l’adaptation locale aux changements climatiques. La MRC de Pierre-De Saurel recevra pour sa part plus de 1,25 M$ pour réaliser le sien.
Il y a une jonction à créer entre les préoccupations des promoteurs d’une transition socioécologique et les autorités de la MRC qui doivent mobiliser l’ensemble de notre collectivité pour réussir ce plan d’adaptation climatique.
Dans la Déclaration d’engagement, il est écrit : « C’est pourquoi nous souhaitons dire à nos gouvernements qu’il est urgent d’agir pour avenir, c’est maintenant la transition! ». Très bien, mais avec la responsabilité qui incombe dorénavant à la MRC pour un Plan climat, il est de la responsabilité de toutes les organisations et de tous les organismes d’offrir leur collaboration active pour réussir.
Si la région marie les ambitions de la Politique de développement social de la MRC, un Plan climat qui tient compte de toute la population et un Schéma d’aménagement et de développement qui répond aux objectifs d’adaptation aux changements climatiques, nous réussirons peut-être à ce que personne ne soit laissé de côté.
Y a-t-il de la lumière au bout du tunnel? Pas encore. Mais on sait au moins dans quel tunnel s’engager.