5 mars 2024 - 09:02
Le Port de Montréal s’associe avec Pomerleau et Aecon pour son projet d’expansion à Contrecœur
Par: Jean-Philippe Morin
De gauche à droite, Thomas Clochard, vice-président directeur, Civil et Énergie nucléaire, Groupe Aecon inc. ; Julie Gascon, présidente-directrice générale, Administration portuaire de Montréal ; Philippe Adam, président-directeur général, Pomerleau.

La PDG de l’Administration portuaire de Montréal, Julie Gascon, est entourée du vice-président, directeur civil et Énergie nucléaire chez Groupe Aecon inc., Thomas Clochard, et du PDG de Pomerleau, Philippe Adam. Photo gracieuseté

L’Administration portuaire de Montréal (APM) a annoncé, le 28 février, qu’elle a conclu une entente avec Constructeurs Terminal de Contrecœur Grand Projet (CTCGP), composé des entreprises Pomerleau (60 %) et Aecon (40 %), qui l’accompagnera dans la conception des travaux en eau de son projet d’expansion à Contrecœur.

En octobre dernier, l’APM a indiqué qu’elle aurait recours à une approche hybride pour la conception et la construction de son projet d’expansion. Selon cette approche, les travaux terrestres seront réalisés par un partenaire privé, tandis que les travaux en eau, qui incluent la construction des quais et les travaux de dragage, seront sous la responsabilité de l’APM avec le soutien de partenaires. L’APM a ainsi conclu une entente dans les derniers jours avec CTCGP pour le développement de la conception de ce dernier volet.

En vertu de l’approche conception-construction collaborative, l’entrepreneur (CTCGP) et le maître d’œuvre (APM) collaborent étroitement tout au long de la phase de développement pour finaliser la conception du projet jusqu’à l’obtention d’un échéancier et d’un coût estimés pour les travaux. Selon l’APM, cette approche est de plus en plus utilisée pour les grands projets d’infrastructure et offre des avantages en termes d’efficacité et de coordination tout en permettant une meilleure prévisibilité et gestion des risques pour toutes les parties, notamment au niveau des coûts et des délais.

« La collaboration étroite entre ces deux entreprises renommées, combinée à l’approche innovante de conception-construction collaborative, renforce notre engagement envers l’efficacité, la coordination et la réussite de ce projet d’avenir », a déclaré Julie Gascon, présidente-directrice générale de l’APM.

Le PDG de Pomerleau, Philippe Adam et le président et chef de la directrice du Groupe Aecon, Jean-Louis Servranckx, se sont aussi réjouis de faire partie de ce projet majeur.

Connecté aux grands axes ferroviaires et autoroutiers, ce nouveau terminal permettra, à terme, d’ajouter une capacité annuelle équivalente à 60 % des conteneurs manutentionnés à Montréal afin de répondre aux besoins des importateurs, des exportateurs et des consommateurs du Québec et de l’est du Canada. Rappelons que le Port de Montréal et ses partenaires privés entendent aménager un nouveau terminal à conteneurs à la fine pointe de la technologie en prévision de la manutention, à terme, de 1,15 million de conteneurs (EVP).

Revêtant une importance stratégique pour l’avenir des chaînes logistiques du pays, le projet a reçu en 2021 une déclaration de décision favorable du ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada. Il bénéficie notamment du soutien financier du gouvernement du Canada (150 M$ + 300 M$ en prêts) et du gouvernement du Québec (130 M$).

Et les travaux terrestres?

La planification des travaux en eau avec CTCGP, incluant l’évaluation des coûts et l’établissement de l’échéancier, s’effectuera donc au cours des 12 prochains mois. Au terme de cette phase, l’APM vise à attribuer les travaux de construction du quai et le dragage en fonction de ses processus d’approvisionnement et présentera un calendrier de réalisation à jour. La planification des travaux terrestres, quant à elle, se déroule également en ce moment.

L’APM lancera, d’ici l’été 2024, un appel de propositions international sur invitation pour sélectionner un partenaire privé qui s’occupera de la construction terrestre du terminal (cour de conteneurs, bâtiments et services publics et connexion ferroviaire). Ce partenaire privé exploitera et entretiendra aussi le terminal sous une approche CCFEE (construction, conception, financement, entretien et exploitation). Un échéancier des travaux terrestres devrait lui aussi être dévoilé lorsque le résultat de l’appel d’offres sera connu, également d’ici environ 12 mois.

L’APM dit progresser, en parallèle, dans l’élaboration des plans de compensation, des programmes de suivi et des mesures d’atténuation qui doivent être réalisés afin de respecter les conditions de la déclaration de décision favorable reçue pour le projet. Les plans de compensation et programmes de suivi, qui sont développés en collaboration avec des experts, sont transmis à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada en version finale et rendus publics par la suite, conformément à la procédure établie.

Rappelons que l’APM attend toujours un dernier permis fédéral en vertu de la Loi sur les espèces en péril lui permettant de détruire une partie de l’habitat du chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition situé dans le fleuve à la hauteur du projet.

image
image