12 mars 2024 - 08:24
Les jeunes et leurs sports
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Quel environnement sportif souhaitons-nous pour les jeunes de notre région? La question se pose alors que la Ville de Sorel-Tracy déposera en avril le dossier technique de sa candidature pour les Jeux du Québec de l’été 2027, que le sport scolaire se développe et que le hockey mineur traverse une crise.

Le Québec a fait beaucoup de chemin depuis une vingtaine d’années dans sa compréhension de la place que doit occuper l’activité physique dans nos vies, particulièrement chez les jeunes. Nous sommes tous confrontés aux dangers de la sédentarité, génératrice de maladies chroniques qui attaquent notre qualité de vie. Toutes les occasions de bouger offertes aux jeunes sont les bienvenues.

Mais sommes-nous capables, collectivement, de prendre suffisamment de recul pour évaluer comment assurer un environnement sportif sain et sécuritaire pour les jeunes? C’est peut-être ce que nous rappelle la crise qui sévit actuellement dans le hockey mineur.

Il faut d’abord saluer les efforts faits par Hockey Richelieu, expliqués par Sylvain Lacasse, son président, dans l’entrevue qu’il accorde à Alexandre Brouillard cette semaine. L’Association de hockey mineur du Bas-Richelieu (AHMBR) est favorable aux changements proposés par Hockey Québec pour rendre ce sport « plus local et moins compétitif pour les plus jeunes ». Est-ce donc si terrible de souhaiter que le hockey, en particulier pour ceux qui commencent à le pratiquer, soit axé sur le plaisir de jouer?

Il y a bien sûr d’autres raisons qui expliquent la crise traversée par Hockey Québec. Mais la question de l’environnement dans lequel évoluent les jeunes hockeyeurs est au cœur des préoccupations.

Une superbe campagne a vu le jour en 2022 dans la région pour rappeler que « le sport, c’est juste un jeu ». Interpellant les parents en leur disant gentiment que « Peu importe le sport… vous êtes son modèle », cette opération a ceci de bon qu’elle met le doigt sur les comportements attendus des adultes. « Quand vous respectez l’arbitre… quand vous remerciez l’entraîneur… quand vous encouragez votre enfant. » L’éthique sportive s’applique également aux adultes qui accompagnent les enfants dans la pratique de sports préférés. C’est triste, quand même, de voir qu’il a été nécessaire de préparer une telle campagne.

Une autre approche s’est développée avec les années dans le travail acharné des institutions d’enseignement et de leurs partenaires de tous les milieux pour favoriser la persévérance scolaire et la réussite éducative.

Les Rebelles du Cégep de Sorel-Tracy, qui célèbrent cette année leur 50e anniversaire, font la preuve des liens très étroits qui existent entre l’activité sportive, la persévérance scolaire et la réussite éducative. Le Cégep a raison d’être fier de souligner que le taux de réussite aux cours chez les étudiants-athlètes a atteint 92 % en 2021-2022. On peut croire que les données sont similaires pour les Polypus de l’école secondaire Fernand-Lefebvre.

Un environnement sain et sécuritaire pour la pratique du sport permet à un jeune d’être actif, de s’amuser et, éventuellement, d’exceller. C’est un des avantages du sport scolaire.

Le projet de la Ville de Sorel-Tracy pour accueillir les Jeux du Québec à l’été 2027, s’il se concrétise, et je le souhaite, créera une effervescence dans la région et placera le sport chez les jeunes au cœur de notre actualité régionale. Ce sera une belle occasion de se redire que le sport, c’est d’abord s’occuper de sa santé dans le plaisir.

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