13 mars 2024 - 08:37
Fromagerie polyethnique Le Bédouin
Des employés de communautés culturelles plus que bien intégrés
Par: Stéphane Fortier

Sur les 90 employés, on compte entre 15 % et 20 % de personnel d’origine ethnique dont la majorité est composée des personnes provenant du Mexique et du Guatémala. Photo NathB

Selon le président de la Fromagerie, Jean-Pierre Salvas, les employés étrangers génèrent une belle richesse au sein de l’entreprise. Photo NathB

À la Fromagerie polyethnique, l’employé est mis au cœur des priorités du développement de l’entreprise. Photo NathB

Jean-Pierre et Camille Salvas de la Fromagerie polyethnique Le Bédouin. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Depuis près d’une trentaine d’années, la Fromagerie polyethnique Le Bédouin située à Saint-Robert n’a cessé de croître, et qui dit croissance dit plus grands besoins en employabilité. Ainsi, il est aujourd’hui nécessaire d’aller voir ailleurs que dans sa propre cour.

La fromagerie, comme plusieurs entreprises d’ailleurs, a commencé discrètement. Tout avait débuté avec les besoins des Libanais et, petit à petit, l’offre de produits fromagers s’est élargie avec la confection de fromages pour les communautés maghrébines, grecques et juives. Des gens de Marché Adonis étaient venus rencontrer Jean-Pierre Salvas, président de la Fromagerie Polyethnique. Ils cherchaient des employés pour fabriquer leur fromage comme on le fait dans leur pays. Et comme l’immigration a fait un bond important au fil des années, ce n’est pas surprenant de voir la fromagerie connaître une si belle croissance.

« Cela a commencé petit, avec peu d’employés, mais quand je suis arrivé, en 2016, nous étions déjà 40. Et aujourd’hui, on est tout près de 90 employés avec les travailleurs étrangers », indique Yves Lambert, vice-président Opération à la Fromagerie polyethnique. Sur les 90 employés, on compte entre 15 % et 20 % de personnel d’origine ethnique dont la majorité est composée des personnes provenant du Mexique et du Guatémala.

Pénurie?

L’entreprise a-t-elle souffert de la pénurie de main-d’œuvre? « Nous avons été chanceux. Nous nous rendions dans les salons de l’emploi à Sorel-Tracy et nous trouvions ce dont nous avions besoin. Au fil du temps, si au début c’était surtout des Québécois de souche qui étaient recrutés, le portrait de la main-d’œuvre changeait. Cela était un signe que plus de communautés immigrantes venaient s’installer dans notre région, se souvient Yves Lambert. Certains venaient de la région de Montréal pour assister à ces salons souvent avec l’intention de s’établir ici, tandis que d’autres étaient déjà installés ici. »

Aujourd’hui, l’entreprise a besoin d’opérateurs et autres employés spécialisés. Il est donc fréquent qu’elle passe par une agence pour trouver les employés disposant des compétences adéquates. Mais de plus en plus, la fromagerie recrute elle-même ses employés.

Ce que l’entreprise désire avant tout, c’est de disposer de talents variés. « Et les talents, cela n’a pas d’origine. Tout est dans les compétences de la personne et, en plus, disposer d’une telle main-d’œuvre est complémentaire à la mission de l’entreprise qui porte le nom de polyethnique. Cela allait de soi, en ce qui nous concerne », croit Yves Lambert

Une priorité

À la Fromagerie polyethnique, l’employé est vraiment mis au cœur des priorités du développement de l’entreprise. « Les entreprises ont accès aux mêmes technologies, aux mêmes fournisseurs, aux mêmes équipements. Ce qui nous différencie, c’est notre main-d’œuvre », souligne Yves Lambert.

« Dans certains cas, c’est leur premier emploi au Québec, donc l’accueil, l’intégration et la formation sont importants chez nous. Nous avons un processus assez rigoureux », assure-t-il.

Et cette cohorte de travailleurs étrangers est traitée aux petits soins. L’entreprise dispose même d’une cuisinière présente trois jours par semaine pour concocter deux repas par jour, mais cela, tous peuvent en profiter, bien sûr. « Ces employés sont dynamiques et ont souvent un effet d’entraînement sur les autres employés, mentionne le président de l’entreprise, Jean-Pierre Salvas. Ils sont souriants, volontaires. Ils génèrent une belle richesse au sein de notre entreprise. »

M. Salvas parle aussi avec fierté de l’habitation qui est en train d’être aménagée à Saint-Robert afin d’accueillir les travailleurs étrangers, et ce, disposant de toutes les commodités. Cette habitation devrait être fonctionnelle dès ce printemps.

« Nous sommes fiers de contribuer à l’intégration de tout ce beau monde, de cette nouvelle communauté », de conclure Yves Lambert.

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