30 avril 2024 - 08:15
Pour découvrir la face cachée de celles qui luttent
Par: Stéphane Fortier

Des images du documentaire montrant LuFisto (alias Geneviève Goulet) dans toute sa splendeur. Photo capture d’écran

La lutteuse internationale LuFisto, originaire et domiciliée à Sorel-Tracy, est l’une des vedettes du film documentaire intitulé Celles qui luttent qui sera présenté en projection spéciale le jeudi 2 mai à 19 h au Cinéma RGFM St-Laurent.

Ce documentaire, réalisé par Sarah Baril Gaudet, met donc en vedette LuFisto, de son vrai nom Geneviève Goulet, et deux de ses collègues Loue O’Farrell et Azaelle.
Dans ce documentaire, il est question de la condition féminine dans le milieu de la lutte au Québec. LuFisto, qui est impliquée dans le monde de la lutte depuis 26 ans, aspire toujours à atteindre de plus hauts sommets à l’âge de 42 ans.
« Chaque lutteuse, dans ce documentaire, a des enjeux. La réalisatrice nous a suivies dans notre quotidien, tant dans notre occupation de lutteuse, dans des galas en Ontario, au Québec, que dans notre vie personnelle, afin de montrer ce que l’on peut vivre dans la lutte et à l’extérieur de la lutte », exprime Geneviève Goulet. L’envers de la médaille, quoi. « Azaelle, par exemple, voudrait avoir un enfant, mais elle en est incapable », nous dit Geneviève Goulet.
Mais quels sont les enjeux de Geneviève Goulet? « Je suis celle qui s’est battue pour le droit des femmes dans la lutte et là, je dois conjuguer avec l’âgisme. Pour plusieurs, une lutteuse qui arrive au début de la quarantaine, comme c’est mon cas, est finie. Elle a fait son temps. Je me fais un peu tasser. Souvent, je ne me fais pas booker, juste parce qu’une jeune lutteuse arrive dans le portrait. Pourtant je suis probablement meilleure que lorsque j’ai commencé », plaide-t-elle.
Pour preuve, dans le documentaire, on voit une scène de LuFisto à ses débuts à 21 ans, et une autre, celle-là, filmée de nos jours, à 42 ans. « Et on voit que je suis plus énergique qu’avant. Avec l’expérience, on gère notre combat de façon plus intelligente, notre travail est plus poussé. Les meilleurs lutteurs, chez les hommes, sont âgés dans la quarantaine. C’est la même chose pour les femmes et pourtant… », déplore-t-elle.  L’homme est expérimenté et la femme est vieille. Pour elle, c’est le talent, l’expérience et les capacités qui comptent, pas l’âge.

Ça fait mal

Qu’est-ce que Geneviève Goulet aimerait qu’on retienne de ce documentaire? « Que la lutte ne se limite pas à deux personnes qui se frappent dessus, c’est une forme d’art, c’est très théâtral et elle est pratiquée par des gens passionnés. Croyez-moi, ça fait mal de recevoir des coups. Même si autour du combat, il y a toute une mise en scène, la lutte c’est aussi vivre avec la douleur. On frappe de façon à ne pas blesser gravement, mais ça fait mal quand même. Et il peut toujours arriver des accidents », soutient LuFisto qui a dû composer souvent avec des commotions et des muscles déchirés.
« Il y a énormément de travail derrière la présentation d’un combat de lutte et une histoire qui défile », ajoute-t-elle.

Gala

Mais Geneviève Goulet ne fait pas que lutter. Oui, dans le domaine de la lutte, elle est une fervente défenderesse des droits de la femme, elle a popularisé les combats mixtes en remportant plusieurs championnats et tournois auparavant réservés à la gent masculine, mais elle est aujourd’hui présidente-directrice générale, responsable du contenu et designer graphique de la Women’s Wrestling Syndicate.
« Et le dimanche 19 mai prochain, j’en serai à mon deuxième gala comme promotrice. On y retrouvera des lutteuses, du Québec, de l’Ontario, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick », annonce la lutteuse.
Le gala est présenté au centre d’entraînement de l’IWS au 10640, rue Racette à Montréal. Pour en savoir plus, on se rend sur la page Facebook du Women’s Wrestling Syndicate.
En attendant, on se rend voir le documentaire Celles qui luttent de Sarah Baril Gaudet, produit par SPIRA présenté au Cinéma RGFM St-Laurent, le jeudi 2 mai, 19 h. Cette projection spéciale se déroulera en présence de LuFisto et de la réalisatrice du film.
On peut en avoir une petite idée sur Facebook ou Instagram en tapant Celles qui luttent ainsi que sur le site Web spira.quebec/film/celles-qui-luttent.

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