Avec une équipe de tournage et des comédiens, Caroline Grenon a produit un document d’environ six minutes qui est présentement diffusé à l’occasion de la Semaine de la famille du 13 au 19 mai. Une vidéo révélatrice qui montre hors de tout doute qu’il faut plus que jamais garder l’œil sur nos enfants dans les endroits publics.

« Nous nous sommes rendus dans un parc et, avec l’accord des parents, avons simulé une situation où un inconnu accompagné d’un chien tout mignon tentait d’entraîner l’enfant avec lui. Nous avons choisi un échantillonnage de 15 enfants, huit garçons et sept filles, âgés de trois à six ans. Résultat? Pas moins de 8 enfants sur 15 sont partis avec l’inconnu et le plus rapide n’a mis que 11 secondes à séduire l’enfant », résume Caroline Grenon.

L’intervenante sociale raconte que beaucoup de mamans, qui étaient au courant de l’exercice contrairement à leur enfant, ont fondu en larmes en voyant leur enfant se laisser entraîner. Les autres enfants se sont enfuis devant l’inconnu. Pour des raisons de confidentialité, des parents ont demandé que le visage de leur enfant soit brouillé. « Les parents doivent rappeler aux enfants de ne pas s’approcher des inconnus, d’éviter de leur parler à moins qu’ils aient leur permission », martèle Mme Grenon.

Puisque le but de cette expérience sociale est de sensibiliser le plus grand nombre de gens aux enlèvements d’enfants, la vidéo, tournée l’automne dernier au parc Monseigneur-Nadeau, est diffusée sur les réseaux sociaux de la Maison La Source.

La genèse du projet

Mais d’où vient l’idée de produire une vidéo sur les abus sexuels envers les enfants? « À La Source, j’ai d’abord mis sur pied un projet de prévention d’abus sexuels sur les enfants appelé Mon corps m’appartient. J’ai animé des ateliers dans les CPE, garderies en milieux familiaux et écoles primaires durant un an », explique Mme Grenon, qui a également rencontré des gens de la communauté LGBTQ+ parce que la violence touche tout le monde, incluant les aînés.

Ses visites dans les CPE et autres garderies se sont avérées on ne peut plus bénéfiques. « En une année, j’ai fait six signalements à la DPJ (Directeur de la protection de la jeunesse) suite à des témoignages à l’occasion de ces ateliers », révèle Mme Grenon.

Mais les besoins sont grands à la Maison La Source et Caroline Grenon a dû mettre un terme à ses ateliers par manque de temps. « J’aurais pu être à temps plein là-dessus, mais on pouvait difficilement se passer de moi sur le plancher », nous dit celle qui a donné 300 ateliers en une année.

Mais c’était bien mal connaître Caroline Grenon si on pensait qu’elle effacerait l’ardoise et passerait à autre chose. « Avec ce qu’il me restait du budget de mes ateliers, j’ai fait cette expérience sociale avec la vidéo afin de sensibiliser les parents aux enlèvements d’enfants ».

« C’est en faisant de la prévention que nous pourrons aider nos enfants à être plus en sécurité », de conclure Caroline Grenon.