16 mai 2024 - 08:05
Malgré des succès récents
Le manque de repreneuriat inquiète dans la MRC de Pierre-De Saurel
Par: Stéphane Fortier

L’entreprise Serrupro est un bel exemple de repreneuriat dans la région, alors que l’actionnariat a récemment changé. Photo tirée de Facebook

Christian De Guise a cédé son entreprise à Denis Venancio, un bel exemple de repreneuriat. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Le manque de repreneuriat, qui se veut la reprise, le rachat d’une entreprise par une ou plusieurs personnes, demeure une source d’inquiétude dans la MRC de Pierre-De Saurel, et l’organisme Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS) est le premier à s’en inquiéter.

David Plasse, directeur général de DÉPS admet que le sujet le préoccupe grandement. « Les statistiques démontrent que plus de 50 % des entreprises devront changer de mains dans les cinq prochaines années et je suis inquiet parce que nous n’avons presque pas de dossiers de repreneuriat à traiter. C’est presque impossible qu’il n’y ait pas d’entreprises à transférer dans la région. Et nous, on a des programmes pour aider les entreprises qui sont dans cette phase », mentionne David Plasse.
Selon lui, tous les entrepreneurs de 55 ans et plus doivent y penser maintenant. « Et il y en a beaucoup dans la région. Présentement, on n’a pas de demandes. Cela nous inquiète. Les gens vont où? C’est pourtant nous les professionnels de transfert d’entreprises dans la région », martèle-t-il.
De plus, les entrepreneurs qui songent à transférer leur entreprise ne doivent pas s’y prendre à la dernière minute. « Une entreprise nous a appelés à trois mois d’avis pour trouver un repreneur. C’est un peu tard. Ce genre de démarche dure de trois à cinq ans. Faut mettre à leur service des fiscalistes, des comptables, des avocats, des notaires, des assureurs… », révèle David Plasse.

Le repreneuriat ne consiste pas seulement à vendre un bâtiment, selon lui. « Le courtier immobilier peut vendre le bâtiment, mais le fonds de commerce, l’actionnariat, tout le volet fiscalité légale, ce n’est peut-être pas nous qui allons le faire, mais c’est nous qui connaissons les spécialistes qui iront accompagner le propriétaire et l’acheteur », rappelle M. Plasse.

Combien y a-t-il d’entreprises susceptibles de changer de mains au cours des prochaines années dans la MRC? « Nous sommes en train de les répertorier. On parle autant de commerces, de restaurants, que de PME. Si l’on se fie aux sites des agences immobilières, il y a eu d’autres ventes qui sont passées sous le radar », de répondre David Plasse.

De bons coups

Ce dernier cite toutefois de beaux exemples de repreneuriat réussis. On parle notamment de Pleximax devenue Plexi-Flex (voir texte en page 31), Serrupro (changement d’actionnaire), Carrosserie Lajoie, St-Pierre Sports, Sorel-Tracy BBQ et la Cantine Bar laitier Boutique Chalifoux. L’organisme DÉPS a accompagné des entreprises dans ces démarches de repreneuriat.
David Plasse s’inquiète également des propriétaires qui cessent d’investir dans leur entreprise. « Ça crée une dévaluation de leur compagnie avant un transfert. Il faut poursuivre les investissements. C’est une erreur de ne pas le faire. C’est un mauvais signal qu’on envoie », conclut-il.

Plexi-Flex, un exemple de repreneuriat réussi

Depuis un mois maintenant, le processus de repreneuriat de l’entreprise Pleximax est parfaitement complété et est devenue Plexi-Flex sous les commandes d’un nouveau propriétaire.

Le fondateur de l’entreprise, Christian De Guise et le repreneur, Denis Venancio, n’ont pas chômé afin que ce processus soit finalisé. « La passation de l’entreprise aura duré un an », nous dit d’entrée de jeu Christian De Guise.  « Dès le départ, il a fallu négocier avec Christian. Lui et Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS) m’ont beaucoup aidé à franchir les différentes étapes dans l’achat du fonds de commerce », indique Denis Venancio.

Avant de compléter toute transaction qui soit, il fallait d’abord établir un plan d’affaires, s’assurer de la viabilité du projet et obtenir un support au démarrage, ce que DÉPS leur a fourni. « Ils se sont aussi occupés de trouver du financement et m’ont fait plusieurs suggestions en ce qui a trait à l’emplacement, car, au départ, je pensais déménager dans un lieu situé plus près des industries, mais en bout de ligne, DÉPS m’a recommandé de demeurer au même endroit que Pleximax », souligne Denis Venancio.

Les raisons du repreneuriat

Christian De Guise a connu de sérieux ennuis de santé, il y a quelques années. Des drames sont survenus dans sa vie et, ensuite, est arrivée la pandémie. Prendre la décision de vendre son entreprise qu’il avait fondée il y a plus de 30 ans en pleine récession n’a pas été facile. « En 1992, tout le monde me disait à l’époque que cela ne marcherait pas », se rappelle celui qui travaillait dans le domaine de l’aviation.
Et pourquoi céder une entreprise bâtie à la sueur de son front? « C’est la santé qui a décidé pour moi. La vie nous force parfois à prendre ce genre de décisions. Je roulais à 90 heures par semaine. Heureusement, j’ai un bon cercle d’amis, ce qui m’a permis de passer au travers des épreuves », de raconter Christian De Guise, qui a été président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy pendant quelques années. « Moi, il y a longtemps que je voulais devenir mon propre patron », nous dit Denis Venancio, qui œuvrait dans le milieu de l’informatique. « Et dans ce cas-ci, je n’avais pas à partir de zéro, Je démarrais avec de l’outillage et le savoir-faire de Christian, donc je m’assurais d’un transfert de connaissance. Dans un processus de repreneuriat, il faut s’assurer d’une bonne collaboration avec le vendeur. Dès le départ, j’avais déjà une liste de clients et je profite encore de la présence de Christian à mes côtés pour faciliter la transition », souligne Denis Venancio.

Ce processus de repreneuriat a été suivi étape par étape grâce à l’expertise de DÉPS. « C’est sûr que reprendre une entreprise constitue un risque et ceux qui veulent vendre doivent s’adresser à des conseillers comme ceux que l’on retrouve au DÉPS », recommande Denis Venancio.
Rappelons que Plexi-Flex est spécialiste de la fabrication sur mesure pour tout ce qui est des besoins en plexiglass (acrylique).

 

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