Dans cette optique, il est intéressant de comprendre le contexte historique qui a mené, il y a 175 ans, à la fondation de la Société d’Agriculture de Richelieu. « Entre 1830 et 1850, le Québec vivait une crise agricole. Les paysans [agriculteurs] étaient de plus en plus pauvres alors qu’on parlait à cette époque de culture de subsistance. Les techniques utilisées par les paysans canadiens-français étaient vraiment désuètes. Les terres et les sols devenaient de plus en plus pauvres parce qu’on faisait des monocultures, on ne connaissait pas les méthodes de rotation des cultures pour aider à améliorer les sols ainsi que l’utilisation de l’engrais. Les animaux devenaient de plus en plus maigres. La situation était attribuable à de mauvaises techniques enseignées de père en fils. Il y avait ici un retard énorme dans le monde de l’agriculture comparativement au Canada anglais et aux États-Unis », raconte le directeur général de la Société historique Pierre-de-Saurel, Geoffrey Shayne Packwood.
Le gouvernement de l’époque avait décidé de prendre les choses en main afin de changer la situation. « Il y a eu le rapport Taché sur l’état de l’agriculture au Bas-Canada qui a été émis en 1850. Auparavant, le gouvernement avait procédé à la création de la Loi sur les sociétés d’agriculture. Ces dernières auront pour mission de distribuer des semences de choix variés et d’en importer pour diversifier l’agriculture. Elles peuvent également importer du bétail afin de faire du croisement génétique. Les sociétés d’agriculture ont aussi comme mission de faciliter l’éducation des paysans et le transfère de nouvelles connaissances au niveau agricole. »
« C’est aussi à ce moment qu’on va organiser des foires agricoles pour partager de l’information et présenter les nouvelles techniques d’agriculture. On va y tenir des concours afin d’inciter les gens à se comparer, de faire naître un sentiment de fierté et d’encourager le fait d’être un paysan. Aujourd’hui, c’est devenu une fête par défaut, mais on était ailleurs à l’époque. Sans l’ombre d’un doute, on peut affirmer que les sociétés d’agriculture ont contribué à améliorer le sort des paysans canadiens-français aux 19es et 20es siècles », de conclure Geoffrey Shayne Packwood.