29 mai 2024 - 08:16
Les températures chaudes font bondir les asperges
Par: Stéphane Fortier

Julien Pagé et son fils Justin confirment que la saison des asperges bat son plein en ce moment. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Pour les producteurs d’asperges de la région, le temps chaud et humide que nous connaissons, par les temps qui courent, est bénéfique à ce genre de récoltes, trop peut-être.

Pour un, Julien Pagé, de la Ferme Besner-Pagé, une entreprise familiale à Yamaska, confirme que la saison est excellente pour l’asperge, trop peut-être, selon lui. « C’est presque trop bon comme saison », lance-t-il spontanément, d’entrée de jeu.

S’il est heureux de l’abondance du produit, il est, du même coup, inquiet, car une surabondance joue toujours sur les prix. « Les gros producteurs vont vendre à des prix ridicules. C’est un peu inquiétant. Nous, notre marque de commerce, c’est la fraîcheur et notre défi, c’est de trouver preneur pour cette grande quantité produite », rappelle Julien Pagé, qui travaille au côté de son fils Justin, étudiant au cégep en gestion. Une future relève? C’est à voir.

Donc pas question d’avoir un surplus d’inventaire. Pour s’assurer d’une fraîcheur constante, la Ferme Besner-Pagé procède à une récolte sur une base quotidienne. Les asperges à maturité peuvent atteindre 1,5 mètre à 3 mètres de hauteur. De la simple graine jusqu’à la maturité, la gestation d’une asperge est d’une durée de trois ans.

Mais si la chaleur et l’humidité que l’on connaît depuis quelques jours ont influencé la pousse rapide des asperges, Julien Pagé croit qu’il ne faut pas négliger l’été pluvieux de 2023. « L’hiver n’a pas été trop rude non plus », d’ajouter le producteur.

Un grosse récolte signifie également que la saison devra sans doute être écourtée parce que toutes les asperges sont en avance. « Normalement, la saison se termine à la fin de juin, mais là, une semaine avant, tout devrait être terminé », signale-t-il. Un surplus d’inventaire, une production plus intense implique aussi un prix à payer, soit travailler plus d’heures pour vendre le produit.

Ce genre de situation s’est-il déjà produit avant? « En 12 jours, on a fait 35 % de nos rendements de sortie. Normalement, on parle de 20 % à 25 %. On souhaite donc un ralentissement pour se donner une pause », espère Julien Pagé, qui a acquis l’entreprise de ses parents 2003.

Heureusement, Besner-Pagé a acquis une belle notoriété au fil des ans et possède une bonne base de clientèle. En plus du particulier qui achète au détail, on retrouve les asperges de cette famille dans les marchés publics, des épiceries et des restaurants. Une clientèle, donc, des plus diversifiées.

Mais la nature est imprévisible pour les producteurs agricoles. « L’année dernière, c’était le contraire de cette année. On a eu deux jours de gros gel et cela n’a pas repris avec autant de vigueur », se souvient-il.

Exit les lapins

Outres les asperges, la Ferme Besner-Pagé élevait des lapins, il y a quelques années. « Nous avons dû arrêter notamment à cause de la pandémie qui a rendu les choses difficiles. C’est une viande surtout destinée à la restauration et on sait combien les restaurants ont éprouvé des difficultés pendant la pandémie. De plus, la guerre en Ukraine a fait grimper le prix du grain et de la moulée. Heureusement, l’asperge était en croissance », explique Julien Pagé.

Chose certaine, la gestion d’une surabondance d’asperges demande des nerfs solides aux producteurs.

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