28 mai 2024 - 07:00
Une place de choix
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Elles sont rares les organisations qui perdurent 175 ans. L’exposition organisée par la Société d’agriculture de Richelieu (SAR) est pourtant de celles-là, tout comme sa société génitrice née aussi en 1849!

L’expo est un rendez-vous annuel pour les agriculteurs de la région et un moment privilégié pour les urbains de se rapprocher des artisans du monde rural, des bêtes élevées ici et d’échanger avec leurs éleveurs sur les défis que leur métier propose et l’horaire quotidien qu’il impose.

Je me rappelle avec quel étonnement, moi qui avais grandi en milieu urbain, j’avais vu lors de la première expo que je couvrais, le plaisir que ces producteurs agricoles prenaient à se retrouver là ensemble, et ce, bien qu’ils étaient aussi des compétiteurs sérieux à l’expo. Une image de solidarité vraie et remarquable!

Et ce, parce que la SAR a su bien promouvoir le travail des agriculteurs et les réseauter tout en les informant sur les différents modes d’agriculture et d’élevage.

Elle a permis à ce secteur d’activité d’ouvrir grand ses ailes dans la région et de dépister via une compétition amicale ceux qui produisent céréales et bêtes de premier ordre. Une approche visant l’atteinte de l’excellence nécessaire à un secteur d’activités de haute qualité. Pari gagné!

La beauté de ces initiatives est qu’elles ont bénéficié de la présence de leaders passionnés et visionnaires qui ont toujours suscité l’intérêt des producteurs à y participer, et ce, malgré les hauts et les bas que l’industrie traversait au fil du temps.

La force de l’organisation tient, elle, à la capacité de ses gestionnaires successifs de créer des alliances avec des gens d’autres secteurs. Elle a ainsi su négocier son installation à Sorel-Tracy en 1953, puis les différentes expansions de ses bâtiments, l’implantation de compétitions équestres qui sont aujourd’hui au nombre de 20 et génèrent des retombées économiques de sept millions de dollars dans les commerces régionaux.

Autre beauté de cette expo est l’ajout à ses activités agricoles de festivités diverses allant de spectacles à jeux gonflables et manèges. Quel baby-boomer qui a grandi à Sorel-Tracy ne se souvient pas de l’attrait que représentaient ces manèges et n’y a pas amené par la suite ses enfants et petits-enfants?

Somme toute, l’expo agricole marque aussi par l’ampleur de son organisation une heureuse façon d’entrer dans la période estivale et ses activités ponctuelles.

Quant à la SAR, elle a traversé les époques en sachant ajouter à ses interventions. Sa plus originale a certes été la création il y a une douzaine d’années de la Chambre de développement agricole sous la gouvernance d’un commissaire agricole, Alain Beaudin. Le seul au Québec. Celui qui a su faire reconnaître le statut d’entrepreneur pour les producteurs et les accompagner dans leur accomplissement. Et fait découvrir toutes les situations auxquelles ils sont confrontés, qu’elles soient personnelles, sociales, économiques ou environnementales.

Cent soixante-quinze ans et toujours aussi dynamique, la SAR a su se renouveler, et cela pour le mieux-être de ses membres et de la région. Elle y tient d’ailleurs une place de choix dans son histoire!

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