Lorsqu’il est question des changements climatiques, on pense d’abord à l’énergie, un des grands défis des prochaines décennies alors qu’il nous faut absolument réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais l’utilisation des ressources est au moins aussi importante. Notre propension à produire, consommer et jeter ne peut plus tenir la route.
Admettre que les ressources de la planète ne sont pas inépuisables est encore un défi. En conséquence, les coûts deviennent beaucoup trop élevés pour les entreprises, ce qui augmente aussi les prix pour les consommateurs que nous sommes. Il est essentiel de réduire le volume des matières qui iront à l’enfouissement et de réintroduire dans le circuit économique les résidus de la production de nos industries.
Ce n’est donc pas qu’une question d’innovation, c’est aussi un impératif de rentabilité et de responsabilité collective.
Le CTTÉI a justement le mandat de soutenir les entreprises qui cherchent à augmenter leur compétitivité, leur rentabilité et à réduire leur impact environnemental. Comment? En proposant cette nouvelle façon de créer des synergies entre les entreprises, celle de l’économie circulaire, qui prend de la vigueur au Québec depuis quelques années. Cette approche vise à donner de la valeur aux résidus produits par une entreprise pour que ce ne soit plus perçu comme des déchets, mais bien comme des matières qui possèdent en elles-mêmes un potentiel économique à exploiter par d’autres.
Né en 1999, le CTTÉI apparaît au moment où la région cherchait à appliquer les principes du développement durable. C’est le Cégep de Sorel-Tracy qui a créé cet organisme de recherche appliquée visant à accompagner les entreprises dans leurs préoccupations environnementales tout en formant la relève étudiante dans le domaine.
L’équipe, aujourd’hui dirigée par Claude Maheux-Picard, a travaillé d’arrache-pied au cours des 25 années pour sensibiliser les entreprises d’ici et d’ailleurs, mais aussi les autorités gouvernementales.
Le CTTÉI est maintenant un chef de file québécois de la transition vers cette économie circulaire. Il est reconnu pour sa capacité à développer pour les entreprises et les collectivités des propositions qui créent de la valeur avec les matières résiduelles, au profit des entreprises et leur compétitivité. Les visites récentes du Scientifique en chef et de l’Innovateur en chef du Québec en sont un témoignage.
La nomination de Claude Maheux-Picard à titre de scientifique en chef de la Ville de Sorel-Tracy est une indication de la prise de conscience régionale de son rôle, de sa valeur et de sa contribution. Le soutien apporté l’été dernier par plusieurs organismes de la région au projet de symbiose industrielle a donné un élan régional au travail du CTTÉI.
Ce centre de transfert technologique est un des fleurons de la région. S’il est un objet de fierté, il est surtout un outil de changement trop longtemps négligé chez nous. Comme on le dit souvent, nul n’est prophète en son pays. Il est vraiment heureux que ce ne soit plus le cas!